JLE

Bulletin du Cancer

MENU

Cancer du sein : le retour de la lymphoscintigraphie ? Volume 85, numéro 8, Août 1998

Auteurs

La lymphoscintigraphie, après avoir suscité de nombreux espoirs dans le domaine du cancer du sein, a été abandonnée. Son incapacité à prédire le statut métastatique des ganglions et l’évolution des concepts thérapeutiques ont conduit à son abandon. Cependant, aujourd’hui, les problèmes posés par le programme d’irradiation régionale et les travaux de détection du ganglion sentinelle pourraient la remettre au premier plan. Un premier pôle d’intérêt est représenté par les indications de l’irradiation régionale. La lymphoscintigraphie pourrait en effet permettre une approche individuelle et au « cas par cas » des bassins de drainage lymphatique des tumeurs du sein, permettant ainsi à un certain nombre de patientes de bénéficier d’une irradiation régionale quand les recommandations classiques n’auraient pu porter cette indication. Un autre aspect concerne le problème des volumes d’irradiation. Les travaux réalisés par le biais de la lymphoscintigraphie ont permis de positionner précisément dans l’espace les ganglions mammaires internes. Ces études montrent la nécessité d’une adaptation individuelle du champ d’irradiation ; cependant, l’impact clinique est finalement limité de par la très faible incidence des récidives mammaires internes. Mais les nouvelles techniques de fusion informatique des images scintigraphiques et scanographiques pourraient permettre de déterminer la position dans l’espace des ganglions des régions axillaires hautes et sus-claviculaires, avec un impact clinique a priori beaucoup plus important. La détection lymphoscintigraphique du ganglion sentinelle est un autre pôle d’intérêt majeur; la lymphoscintigraphie est cependant en concurrence avec les techniques de coloration du ganglion sentinelle. Cette procédure devrait permettre de réduire très fortement la morbidité de la chirurgie axillaire chez 70 % des patientes. Des perspectives sont aussi ouvertes en termes de pronostic par l’utilisation de techniques de détection des micrométastases sur le ganglion sentinelle. Les qualités des différents radio-traceurs utilisés, et les différents sites d’injection possibles sont aussi évoqués.