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Bulletin du Cancer

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Bon usage du médicament dans les tumeurs solides : conformité à l’AMM et niveau de preuve scientifique Volume 93, numéro 10, Octobre 2006

Auteurs
Département pharmaceutique, CHU, 2 bd Fleming, 25030 Besançon, Oncologie médicale, Centre de lutte contre le cancer G.-F. Leclerc, 21079 Dijon, Oncologie médicale, CHU, 25030 Besançon, Pneumologie, CHU, 25030 Besançon, Département Informatique médicale, Centre de lutte contre le cancer G.-F. Leclerc , Dijon, Inserm EPI 106, 21079 Dijon, Inserm U645, 25000 Besançon

La définition du bon usage du médicament en cancérologie est problématique. Cette étude rétrospective confronte les pratiques quotidiennes thérapeutiques aux indications officielles et aux données scientifiques. Elle a été conduite dans deux centres référents, entre janvier et septembre 2004. Toutes les prescriptions de chimiothérapie pour tumeurs solides de l’adulte, et incluant au moins une des onze molécules retenues, ont été évaluées. L’analyse est réalisée par médicament : conformité à l’AMM et niveau de preuve scientifique (à la période d’étude). L’étude inclut 1 561 recours (1 211 patients). Le taux de conformité à l’AMM s’élève globalement à 81,7 % (67,1 % de respect strict). Les indications s’appuient dans 73,8 % des cas sur au moins un essai de phase III randomisé. Les résultats observés diffèrent significativement dans les tumeurs rares. L’enjeu économique potentiel des contrats de bon usage est estimé à moins de 5 % dans notre étude. Ce travail montre un usage maîtrisé et raisonné des médicaments coûteux dans les tumeurs solides. Si l’AMM constitue un référentiel de base solide, elle ne peut répondre à toutes les situations cliniques. L’intégration des données de la science dans les pratiques suppose la définition d’un niveau de preuve acceptable. Ce processus doit être adapté pour les tumeurs rares.