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Bulletin du Cancer

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Bilan de la cœliochirurgie en oncologie gynécologique en 2000 Volume 87, numéro 1, Janvier 2000

Auteurs
Département de sénologie et cancérologie gynécologique, Centre Oscar-Lambret, rue F.-Combemale, 59020 Lille Cedex.
  • Page(s) : 76-83
  • Année de parution : 2000

Les progrès de la cœliochirurgie ont depuis quinze ans profondément modifié la prise en charge chirurgicale des patientes atteintes d’un cancer gynécologique. Outre ses avantages déjà connus en termes d’agression minimale, elle a évolué dans trois domaines principaux : le diagnostic, le bilan d’extension ou la stadification des tumeurs et leur traitement. Ces trois aspects se combinent à des degrés divers, en association ou non avec les traitements conventionnels dans la prise en charge de ces tumeurs afin d’améliorer la tolérance des traitements mais sans sacrifier leur efficacité. Il apparaît que la cœliochirurgie a une place de choix dans le diagnostic positif et le bilan d’extension des tumeurs cancéreuses gynécologiques, à condition que sa technique soit rigoureuse et parfaitement superposable à ce qu’elle serait par laparotomie. Elle évite ainsi des « sous-traitements » toujours nuisibles et des « sur-traitements » inutiles, voire dangereux. Elle permet également de faire entrer des malades parfaitement évaluées dans des essais thérapeutiques présents ou futurs. Au plan thérapeutique, s’il est clair que la laparoscopie ne peut pas traiter des tumeurs volumineuses en toute sécurité, elle constitue, pour les lésions de petite taille, à un stade précoce, une alternative thérapeutique à la chirurgie classique. Elle n’est toutefois légitime que si la technique est, là encore, parfaitement maîtrisée, afin de ne pas exposer la patiente à une insuffisance de traitement, inadmissible en cas de lésion débutante. Se pose enfin la question de l’apprentissage et de la diffusion de ces techniques de laparoscopie thérapeutique. À la différence du traitement cœliovaginal des cancers de l’endomètre qui n’offre en principe pas de grandes difficultés, la prise en charge complète d’une tumeur du col utérin ou de l’annexe présente encore une réelle complexité. Cette difficulté technique associée au manque de recul évolutif doit, pour le moment, faire réserver la laparoscopie à des équipes spécialisées, qui en poursuivent par ailleurs le développement et préciseront ultérieurement les indications.