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Annales de Biologie Clinique

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Deux dosages de l’hormone antimüllérienne : performances analytiques et cliniques Volume 66, numéro 5, Septembre-Octobre 2008

Auteurs
APHP, Service de biochimie et d’hormonologie, Hôpital Antoine Béclère, Clamart, Inserm U782 ; Université Paris-Sud, UMR-S0782, Clamart, Service de biochimie et d’hormonologie, Hôpital Pitié Salpêtrière, Paris, Département de biologie hormonale, Hôpital Cochin, Paris

Le dosage de l’hormone antimüllérienne (AMH) a pris une place prépondérante dans les bilans de stérilité, pour évaluer le statut folliculaire ovarien chez la femme ou l’activité testiculaire chez l’homme. Dans ce travail nous avons étudié les performances analytiques et cliniques des deux techniques de dosage aujourd’hui commercialisées (Immunotech et DSL). Les limites de détection (voisines de 0,1 ng/mL) et les sensibilités fonctionnelles (voisines de 0,3 ng/mL) sont similaires, la précision des deux techniques donne des résultats tout à fait acceptables. La technique Immunotech est linéaire au moins jusqu’à 21 ng/mL et conforme à la linéarité annoncée par le fabricant. Pour le dosage DSL, la linéarité n’est vérifiée que jusqu’à environ 11 ng/mL et non pas jusqu’à 14 ng/mL comme indiqué dans la fiche technique. Les deux techniques reconnaissent parfaitement l’AMH humaine, ne croisent pas avec les molécules appartenant à la superfamille du TGF-β. La technique DSL permet la détection des AMH de souris (25 %), de rat (68 %) et de veau (100 %), alors que la technique Immunotech ne présente pas de réaction croisée. La comparaison des deux techniques montre (de 0,3 à 200 ng/mL) une bonne corrélation (r = 0,979) et des résultats non statistiquement différents (p = 0,31). Sur un plan clinique, les deux techniques de dosage permettent l’évaluation du statut folliculaire ovarien chez des femmes normales et chez des femmes présentant un syndrome des ovaires polykystiques. Elles confirment les données de la littérature en ce qui concerne la corrélation entre la concentration d’AMH sérique et le nombre de follicules antraux présents au début du cycle menstruel. Au terme de ce travail, il nous apparaît que les performances analytiques des deux techniques de dosage sont tout à fait comparables, excepté pour la linéarité. Pour la technique DSL, nos résultats ne sont pas en accord avec les performances annoncées dans la fiche technique du dosage. Cependant, les deux méthodes permettent de répondre aux différentes indications cliniques du dosage de l’AMH.