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Environnement, Risques & Santé

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Environmental health: a theme to be shared in French-speaking countries Volume 17, issue 3, May-June 2018

Suite au 3e Colloque international et francophone en environnement et santé, qui s’est tenu à Dunkerque en octobre 2017, six intervenants ont été sélectionnés pour participer à ce numéro d’ERS. L’objectif de ce colloque était « d’échanger sur les problématiques actuelles de la dégradation de l’environnement souvent différentes d’une région à l’autre et des mesures à développer pour réduire les risques environnementaux et sanitaires » ; l’ambition générale étant une ouverture internationale et francophone pour favoriser les échanges et les contextes spécifiques aux pays francophones. À cet égard, une table ronde de clôture du colloque a mis en lumière les besoins d’échanges particuliers à la sphère de la recherche en écotoxicologie et en santé-environnement. Il apparaît, en effet, qu’une langue et une culture partagées favorisent la mise en commun de concepts, d’expériences. Cela renforce la qualité méthodologique et la robustesse des résultats obtenus et contribue ainsi à permettre – ce n’est aucunement un paradoxe – leur publication dans les revues scientifiques internationales, en anglais, au meilleur niveau possible.

L’une des missions que se fixe notre revue est de faire connaître les travaux en cours sur les relations entre environnement, risques et santé, contributions essentielles à la diffusion de l’information scientifique et technique, aux échanges et au rapprochement science-société.

Les articles publiés, concernant les métaux lourds, le changement climatique, la pollution atmosphérique et l’eau, sont issus de différents pays (Algérie, Sénégal, Liban, France). Ces articles font ressortir :

  • l’importance du lien santé-environnement (risques liés à la pollution des eaux, de l’atmosphère) ;
  • l’innovation dans les méthodes de traitement des métaux lourds pour la protection de l’environnement ;
  • la perception des risques (dont celui lié au réchauffement climatique) ;
  • l’intérêt des enquêtes auprès du public ; ce qui renvoie à la question de la confiance vis-à-vis des décideurs, des médias et des experts.

Ces quatre points sont en permanence interrogés lorsque l’on parle d’environnement, risques et santé et ont été abordés dans plusieurs articles et éditoriaux dans les numéros de l’année 2017 [1-9].

Les domaines concernés explorent le continuum entre la préservation de l’environnement et la santé de l’homme. Bien que les évaluations des risques environnementaux et sanitaires soient menées en parallèle et de manières indépendantes, elles partagent les mêmes concepts et méthodes et se nourrissent mutuellement pour l’amélioration de la protection de l’environnement et de l’homme. Cette prise en compte globale se développe actuellement dans le cadre du concept de santé unique (One Health) et l’écotoxicologie y contribue en améliorant les connaissances sur le comportement, le devenir et les effets des contaminants sur les écosystèmes. Dès 1977, Ramade donnait la définition suivante : « L’écotoxicologie est la science qui étudie les polluants dans les écosystèmes » [10]. Plusieurs définitions depuis ont été proposées ; nous retiendrons celle publiée au Journal Officiel de la Langue Française en 2010 : « Branche de la toxicologie qui étudie les effets directs et indirects de polluants sur l’environnement ». Elle « étudie notamment le transfert des polluants dans les biotopes et les biocénoses ainsi que leurs transformations et leurs effets sur les organismes vivants et sur les processus écologiques fondamentaux » [11]. C’est une approche holistique qui montre bien que les propriétés des écosystèmes ne peuvent, en aucun cas, être identifiées à la somme des propriétés propres à chacun de ses composants. Regardons, par exemple, le cycle émission-dispersion, transferts, concentration et accumulation de polluants (cas dans l’air, l’eau, les sols) et l’étude des cinétiques de transfert : on observe à la fois les effets sur l’homme et les écosystèmes. Un autre exemple concerne les perturbateurs endocriniens où les observations au niveau des faunes sauvages ont été rapprochées à celle décrites au niveau des troubles de la fertilité chez l’homme.

C’est ainsi que différentes approches tentent de proposer des visions intégratives comme biodiversité et santé ou bien l’écologie de la santé. Nous citerons pour finir un passage du livre de Blanc et al.[12] qui dit : « L’écologie de la santé cherche à comprendre les relations étroites qui existent entre santé, environnement et société et qui varient en fonction du temps, de l’espace mais aussi des représentations culturelles de la maladie et du bien-être ».

Remerciements et autres mentions

Financement : aucun ; liens d’intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de lien d’intérêt.

L’éditorial n’engage que ses auteurs.

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