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Les inhibiteurs multikinases (MKI) sont des molécules ciblées qui ont révolutionné la prise en charge des cancers. Cependant, il existe peu de données concernant le risque de toxicité hépatique de ces traitements et la gestion pratique de ces événements. Des perturbations asymptomatiques du bilan hépatique sont fréquemment observées dans les essais cliniques évaluant les MKI, mais les événements hépatotoxiques graves restent rares. Dans la majorité des cas, la période de latence varie d’une semaine à deux mois. La toxicité hépatique liée aux MKI est souvent de type hépatocellulaire et moins fréquemment mixte. Une amélioration du bilan hépatique est observée dans trois quarts des cas après l’arrêt du traitement par MKI, mais des cas d’hépatite médicamenteuse avec évolution fatale ont été rapportés. Le recours aux corticoïdes (20 à 40 mg/jour) a été nécessaire pour des cas d’hépatite liée à l’imatinib, au pazopanib et à l’association vémurafénib-ipilimumab. Puisqu’il n’existe actuellement aucune stratégie préventive, la détection précoce de l’hépatotoxicité aux MKI reste cruciale afin d’éviter les formes sévères. Pour cela, une surveillance de la fonction hépatique durant le traitement pourrait être utile. En l’absence de marqueur spécifique, il est important d’éliminer les autres causes d’atteinte hépatique pour éviter un arrêt non nécessaire de ces molécules.

AU - Marie Danielou AU - Camille Houron AU - Olivier Mir AU - Bernard Fromenty AU - Gabriel Perlemuter AU - Cosmin Sebastian Voican DO - 10.1684/hpg.2021.2194 EP - 704 IS - 6 JO - Hépato-Gastro & Oncologie Digestive PY - 2021/06/01 SN - 2115-3310 SP - 695 TI - Toxicité hépatique des inhibiteurs multikinases VL - 28 ER -