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Gériatrie et Psychologie Neuropsychiatrie du Vieillissement

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Mise au point sur la prise en charge des intoxications digitaliques chez le sujet âgé À propos d’un cas traité par anticorps antidigitaliques Volume 10, numéro 4, Décembre 2012

Auteurs
Unité gériatrique aiguë, Groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière-Charles Foix, AP-HP, Paris, France, UFR de médecine Pierre et Marie Curie, Université Paris 6, France, Pharmacie, Groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière-Charles Foix, AP-HP, Paris, France, Samu 93, Hôpital Avicenne, AP-HP, Bobigny, France

Les indications de la digoxine sont actuellement limitées à de rares cas d’insuffisance cardiaque et/ou de fibrillation atriale. Son utilisation devrait donc être rare en gériatrie, d’autant que ses spécificités pharmacologiques, associées aux modifications liées au vieillissement et aux comorbidités, exposent particulièrement les patients âgés au risque de surdosage. La digoxine reste pourtant trop prescrite car environ un tiers des patients âgés souffrant d’insuffisance cardiaque et/ou de fibrillation auriculaire serait sous digitalique. Un surdosage digitalique peut se manifester par des signes digestifs, des signes neurologiques, et surtout des troubles de la conduction et/ou du rythme cardiaque, expliquant un risque vital avec un taux de mortalité élevé. Le traitement de référence actuel est l’administration d’anticorps antidigitaliques. Des critères de mauvais pronostic, très fréquemment présents en cas de surdosage digitalique chez un patient âgé, ont été établis afin de guider l’indication et la posologie de ces anticorps. Il est important, pour un gériatre, de reconnaître les signes de surdosage et d’avoir une idée des critères orientant vers un traitement par anticorps, ce qui permet de déclencher une prise en charge adaptée en s’aidant du conseil des centres anti-poison et d’un éventuel transfert en soins intensifs.