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Cahiers d'études et de recherches francophones / Santé

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Le diabète ancien en Afrique et idées récentes sur les produits finaux de la glycation avancée. À propos de 39 cas dakarois Volume 17, numéro 1, Janvier-Février-Mars 2007

Auteur
Centre médical Marc Sankalé, BP 5062, Fann Dakar, Sénégal

Introduction : le diabète est un facteur de risque cardio-vasculaire qui mérite d’être évalué dans ce sens notamment après une longue durée d’évolution. Le but de ce travail est de dégager les aspects cliniques des diabètes ayant eu une longue évolution et suivis au Centre du diabète à Dakar. Méthodologie : une étude rétrospective a été menée pour évaluer le profil clinique du diabétique contrôlé pendant plus de 10 ans. Résultats : 39 patients diabétiques sont suivis durant une période moyenne de 27,3 ± 3,9 ans. Leur âge moyen est de 72,5 ± 10 ans avec une différence significative entre celui de 7 hommes (48,4 ± 7,1 ans) et celui de 32 femmes (43,4 ± 9,8 ans). Ces patients sont le plus souvent d’origine urbaine ou suburbaine. Leur index de masse corporelle moyen était de 29,1 ± 2,9 kg/m 2 dans 87,5 % des cas réalisant un excès de poids n’atteignant pas l’obésité. Le sex ratio est de 3 femmes pour 2 hommes quand le contrôle glycémique moyen est inférieur à 2 g/L et passait à 29 femmes pour 5 hommes pour les moyennes glycémiques dépassant 2 g/L. La pression artérielle diastolique est normale dans 78,9 % des cas et la cholestérolémie moyenne entre 1,4 ± 0,12 et 2,40 ± 0,1 g/L dans 75 % des cas. Seuls 3 sur 39 patients sont insulinodépendants. On note la féminisation du diabète ancien et des complications chroniques modérées (rétinopathie 9 cas, cataracte 20 cas, oblitération artérielle 13 cas, atteinte cardiaque 29 cas) caractérisant cette population. Conclusion : des complications aiguës fatales emportent très tôt les patients diabétiques en Afrique, mais il s’avère qu’une longue évolution est possible en milieu urbain et suburbain chez des patients non obèses (IMC 29,10 + 2,88 kg/m 2) avec une pression artérielle normale dans 78,9 % des cas chez des patients 36 fois sur 39 non insulinodépendants, une féminisation et des complications cardiaques et vasculaires chroniques modérées.