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Gériatrie et Psychologie Neuropsychiatrie du Vieillissement

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L’insomnie dans la maladie de Parkinson Partie I : épidémiologie, évaluation et facteurs associés Volume 18, numéro 3, Septembre 2020

Illustrations


  • Figure 1
Auteurs
Univ. Paul Valéry Montpellier 3, Univ. Montpellier, Epsylon EA 4556, Montpellier, France
* Correspondance

Plus de trois-quarts des patients atteints de la maladie de Parkinson (MP) se plaignent d’insomnie et la rémission spontanée de cette plainte est généralement rare. Le diagnostic formel d’insomnie chronique est porté chez plus de la moitié des patients. L’insomnie est ainsi définie comme le trouble du sommeil le plus répandu dans la MP.À l’heure actuelle, les échelles recommandées pour l’évaluation du sommeil dans la MP n’apprécient pas spécifiquement l’insomnie. Devant cette limite, nous avons très récemment montré l’utilité clinique dans la MP du Sleep condition indicator pour le dépistage de l’insomnie selon les critères du DSM-5.Tout comme en population générale, le sexe féminin, les symptômes de dépression et d’anxiété, la fatigue, la somnolence diurne et la consommation d’hypnotiques-sédatifs ont été associés à la sévérité de la plainte d’insomnie dans la MP. L’insomnie réduit également la qualité de vie des patients ainsi que celle de leurs aidants.En revanche, de manière assez intéressante, la contribution des caractéristiques cliniques de la MP à l’insomnie reste très discutée. Ces caractéristiques sont : la durée de la maladie, la sévérité des troubles moteurs, les traitements dopaminergiques et les signes de dysautonomie. Cette observation implique de ne pas considérer systématiquement l’insomnie comme une manifestation symptomatique secondaire à la MP, mais comme une entité clinique à part entière nécessitant un traitement spécifique. L’objectif de cette synthèse est de sensibiliser les professionnels de santé quant à l’importance du dépistage précoce de l’insomnie dans la MP afin de limiter les conséquences associées et sa chronicité.