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Médecine et Santé Tropicales

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Recevoir trop d’argent nuit-il à l’innovation ? Volume 24, numéro 1, Janvier-Février-Mars 2014

Auteurs
1 Groupe d’intervention en santé publique et en épidémiologie (Gispe), 82 bd Tellène, 13007 Marseille, France www.gispe.org
2 Pharmacie et aide humanitaire (PAH), Caen
3 médecin chef région de Zinguinchor au Sénégal
* Correspondance

Des budgets conséquents sont attribués aux pays pour rendre la mesure de la charge virale du VIH accessible au niveau des départements ou des districts. Vouloir mettre cet examen à la disposition de tous les patients infectés ou malades du VIH apparaît juste, mais il est possible d’envisager d’autres stratégies nécessaires à la décentralisation de la prise en charge. En effet il est admis que tout examen complémentaire entraîne des perdus de vue. D’autre part, le manque de ressources doit inciter à plus d’innovation, ce qui a été fait dans les cinquante dernières années pour le traitement court de la tuberculose, les associations vaccinales et les médicaments essentiels et génériques. Pour le suivi des PVVIH, le poids corporel est le meilleur indicateur, et nous avons voulu voir s’il était possible de sensibiliser cette mesure par des moyens simples et avec un résultat immédiat, accessible aux soignants de périphérie. Pour cela, nous avons étudié la mesure de la part de la masse grasse qui paraît une voie prometteuse. Un essai fait en Casamance avec un impédancemètre incorporé à un pèse-personne du commerce a donné un résultat négatif quant à son emploi concret (irrégularités de la mesure dues à l’état de la plante des pieds des patients). Il nous paraît important d’étudier scientifiquement, d’une part, l’intérêt de cet indicateur, et pragmatiquement, d’autre part, sa réalisation sur le terrain avec des moyens de mesure accessibles, tels que le pli cutané (méthode ayant fait ses preuves en anthropologie physique et dans le domaine sportif).