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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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MICI et VIH : des « liaisons dangereuses » Volume 24, numéro 1, Janvier 2017

Illustrations


  • Figure 1

Tableaux

Auteurs
1 CHU Nord à Marseille, service d’hépato-gastroentérologie, Chemin des Bourrely, 13015 Marseille, France
2 CHU de Nancy, service d’hépato-gastroentérologie, 1, Allée de Morvan, 54511 Vandœuvre-lès-Nancy, France
* Tirés à part

Dans les maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI), il existe un dérèglement de la réponse immunitaire au niveau intestinal conduisant à une activation inadaptée du système immunitaire responsable des lésions inflammatoires. En cas d’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), il existe aussi un défaut de la réponse immunitaire mais lié à l’immunodépression causée par la déplétion des lymphocytes CD4+. Très peu de données existent en cas de présence simultanée de ces deux maladies chez un même patient. Les études expérimentales concernant la physiopathologie de la réponse immunitaire suggèrent des interactions complexes entre ces deux affections. Le VIH, par plusieurs mécanismes touchant à la fois l’immunité innée et acquise, pourrait atténuer l’inflammation en cas de MICI. Les relations entre ces deux maladies sont compliquées par la présence d’une dysbiose et d’une translocation microbienne qui entretiendraient les phénomènes pathologiques dans l’infection VIH. Les études cliniques publiées sur les patients atteints de façon concomitante par le VIH et une MICI sont contradictoires quant à l’hypothèse de la rémission de la MICI en cas de taux bas de CD4. Bien que cette situation clinique soit rare, il y a toujours beaucoup d’interrogations de la part du clinicien au moment de traiter ces patients. En effet, chez ces patients déjà immunodéprimés par le VIH, on redoute principalement les complications infectieuses. Les rares cas publiés sur les MICI ainsi que les données de rhumatologie suggèrent cependant que les immunosuppresseurs et les biothérapies sont bien tolérés et efficaces. Les anti-TNF-alpha et le vedolizumab pourraient même diminuer la virulence du VIH et améliorer l’évolution des patients sur le plan du VIH. Ce ne sont pour le moment que des hypothèses en attente de validation.