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Bulletin du Cancer

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Indications, contre-indications, résultats attendus et choix de la chimiothérapie néoadjuvante du cancer du sein opérable Volume 93, numéro 11, Novembre 2006

Auteurs
Département d’oncologie médicale et Unité de recherche clinique, Centre Jean-Perrin, Clermont-Ferrand

La chimiothérapie néoadjuvante du cancer du sein correspond à l’utilisation d’un traitement cytostatique systémique avant le traitement locorégional (chirurgie et/ou radiothérapie). Mise en place dans les années 1970 pour le traitement des formes localement avancées et/ou inflammatoires, la chimiothérapie d’induction s’est étendue au début des années 1980 aux cancers dits opérables, de taille supérieure à 3 cm et/ou de position centrale afin de permettre une chirurgie conservatrice plus fréquente. Cet objectif est obtenu dans environ 75 % des cas sans augmentation du risque de rechute locale et sans effet délétère sur la survie globale, malgré le retard du traitement locorégional. La chimiothérapie néoadjuvante a bien sûr évolué au fur et à mesure de l’avènement des drogues majeures du cancer du sein que sont les anthracyclines, la vinorelbine et les taxanes. Mais, à ce jour, aucun protocole ne s’est imposé comme un standard incontesté. Toutefois, il semble que l’obtention d’une réponse complète clinique soit le meilleur garant pour éviter la rechute. Cela semble ne pouvoir s’observer qu’après 6 cycles, voire 8 cycles de chimiothérapie combinant au minimum les deux drogues majeures du traitement du cancer du sein que sont les anthracyclines et les taxanes employés selon un schéma séquentiel après un traitement à base d’anthracyclines en dehors de toute contre-indication cardiaque. De plus, l’emploi de thérapeutiques ciblées telles que le trastuzumab (Herceptin ®) pour les tumeurs Her2+, en association avec une chimiothérapie, semble être prometteur et mérite d’être approfondi. Enfin, lorsqu’une chimiothérapie néoadjuvante est administrée, l’étude de la biopsie diagnostique préthérapeutique permet de définir des paramètres optimaux de prise en charge : type histologique, grade histopronostique, paramètres immunohistochimiques. Elle apporte des paramètres prédictifs de réponse (récepteurs hormonaux, surexpression d’Her2). Les études ultérieures réalisées dans ce sens permettront d’affiner les résultats déjà obtenus.