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Psychologie & NeuroPsychiatrie du vieillissement

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Conduite automobile et maladie d’Alzheimer Volume 3, numéro 3, Septembre 2005

Auteur
Service de médecine interne gériatrique, Hôpital gériatrique, CHU de Lille

Les conducteurs âgés sont souvent des conducteurs expérimentés, mais c’est dans cette classe d’âge que les pathologies médicales vont le plus majorer le risque d’accident. Les affections démentielles sont fréquemment mises en cause, en particulier la maladie d’Alzheimer, car elle altère des fonctions indispensables à de bonnes capacités de conduite (performances visuospatiales, attention, mémoire, jugement…). Le risque d’accident par million de kilomètres parcourus passe de 9,4 pour les sujets âgés de 80 à 85 ans à 163,6 si le conducteur est atteint d’une maladie d’Alzheimer (avec un score entre 17 et 30 au MMSE). Le patient et sa famille doivent être conscients que le risque d’accident est important dès le stade de démence légère (stade 1 de la Clinical dementia rating ou CDR). Mais dès la phase prédémentielle (stade 0,5 de la CDR, correspondant au Mild cognitive impairment ou MCI) la conduite automobile peut se révéler dangereuse. De nombreux états américains et pays européens ont développé une législation qui impose un contrôle régulier des performances du conducteur. Ce n’est malheureusement pas encore le cas en France.