JLE

Cahiers d'études et de recherches francophones / Santé

MENU

Syphilis congénitale Mise au point et perspectives Volume 9, numéro 1, Janvier - Février 1999

Auteurs
Service de néonatalogie de l’hôpital Gatien de Clocheville, CHU de Tours, 49, bd Béranger, 37000 Tours, France, Service de pédiatrie de l’hôpital de Soavinandriana, Antananarivo, Madagascar.

La syphilis congénitale est responsable de plusieurs tableaux cliniques allant de l’atteinte infraclinique aux formes septicémiques parfois mortelles. Les formes les plus fréquemment rencontrées associent, dans la période néonatale précoce, un faible poids de naissance et une hépatosplénomégalie avec ictère. Une prématurité, une anémie, des lésions cutanées, un coryza, un anasarque et des pseudoparalysies peuvent être également retrouvés. L’atteinte radiologique est quasi constante chez le nouveau-né. Elle réalise des lésions d’ostéochondrite et de dystrophie périostée caractéristiques mais non spécifiques. Une forme clinique à révélation tardive est possible, liée en partie à une atteinte des tissus en croissance. Le diagnostic de l’atteinte fœtale repose sur la présence chez le nouveau-né d’immunoglobulines spécifiques de type IgM. Celles-ci sont recherchées par une technique d’immunofluorescence. L’antibiothérapie par pénicilline par voie parentérale à 100 000 Ul/kg/j pendant 15 jours est le traitement utilisé chez le nouveau-né symptomatique. La classification et le traitement des formes asymptomatiques restent controversés. Une injection unique de benzathine-pénicilline est un bon compromis entre une simple surveillance et une hospitalisation pour un traitement intraveineux de 10 jours. Dans tous les cas, une surveillance sérologique est nécessaire afin de s’assurer de la disparition dans le sang des IgM ou de la diminution du titre des IgG. Une réinfestation est en effet toujours possible, même chez un nouveau-né correctement traité. Dans les pays en développement, les pédiatres doivent être sensibilisés aux différentes formes cliniques de syphilis congénitale. De plus, les programmes nationaux de lutte contre les maladies sexuellement transmissibles doivent être soutenus et développés par les aides internationales. Dans les pays économiquement avancés, l’accent est actuellement mis sur le caractère restrictif de la prise en charge médicale. Une amélioration de la prise en charge de la syphilis congénitale repose dorénavant sur la prise en compte des problèmes socio-culturels des populations atteintes par la syphilis.