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Cahiers d'études et de recherches francophones / Santé

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Qualité de la prise en charge des maladies sexuellement transmises : enquête auprès des soignants de six pays de l'Afrique de l'Ouest Volume 12, numéro 2, Avril - Juin 2002

Auteurs
Groupe de recherche en épidémiologie, CHA, pavillon Saint-Sacrement, 1050 chemin Sainte-Foy, Québec, Québec Canada G1S 4L8.

Objectifs : (1) estimer la proportion de patients consultant pour des maladies sexuellement transmises (MST) bénéficiant d'une anamnèse et d'un examen physique complets et d'un traitement efficace (indicateur de prévention IP6) en Afrique de l'Ouest ; (2) déterminer le pourcentage de patients encouragés à utiliser le préservatif et à faire venir les partenaires sexuels au traitement (IP7) ; (3) décrire le niveau de connaissances des soignants dans la prise en charge des MST ; et (4) comparer le comportement déclaré au comportement observé. Matériel et méthode : l'étude descriptive a été réalisée dans six pays. Le protocole de l'OMS pour évaluer les indicateurs IP6 et IP7 a été adapté et suivi. Les soignants étaient directement observés pendant la prise en charge des cas, puis interviewés. L'anamnèse complète était déterminée par les questions sur la nature, le début et la durée des symptômes. L'examen physique complet était défini par la visualisation et l'examen des organes génitaux externes. Le traitement prescrit était efficace quand il était conforme aux algorithmes nationaux pour la prise en charge des MST. Résultats : l'anamnèse était complète dans 84,6 % des cas, l'examen physique complet dans 60,8 % et le traitement efficace dans 14,1 %. Les soignants encourageaient 19,5 % des patients à utiliser les préservatifs et 50,8 % à faire venir les partenaires au traitement, plus souvent les hommes que les femmes. L'IP6 était de 9,9 % et l'IP7 de 15,4 %. Les soignants avaient une faible connaissance des médicaments anti-MST et un comportement déclaré comparable à celui observé pour l'anamnèse, l'examen physique et non pour l'approche diagnostique et la promotion des méthodes de prévention. Conclusion : le bas niveau de la qualité de prise en charge des MST pouvait s'expliquer par l'insuffisance des connaissances des soignants sur les médicaments contre les MST et la faible promotion des méthodes de prévention auprès des femmes.