JLE

Annales de Biologie Clinique

MENU

Les profils autoanticorps antigangliosides dans le syndrome de Guillain-Barré Volume 60, numéro 5, Septembre - Octobre 2002

Auteurs
Service d’immunologie et de neuro-immunologie, Hôpital neurologique et neurochirurgical, 69394 Lyon cedex 03

Nous avons établi différents profils autoanticorps antigangliosides caractéristiques au cours du syndrome de Guillain-Barré (SGB) et recherché les associations avec les présentations cliniques et électrophysiologiques. Nous avons sélectionné 249 SGB parmi 3 379 patients analysés dans le laboratoire. Les autoanticorps sont recherchés par la technique d’immunodot-blot sur un large panel de gangliosides. Le dosage des autoanticorps antiGM1 est réalisé par Elisa. La positivité des sérums est contrôlée par la technique d’immunochromatographie sur couche mince. Quatre-vingt-neuf sur 249 SGB ont un profil autoanticorps antigangliosides caractéristique en phase aiguë (36 %). Ce profil est de classe IgG dans 62 % des cas, de classe IgG et IgM dans 26 % des cas et de classe IgM dans 12 % des cas. Une infection précédant le SGB est signalée dans 62 % des cas. La caractérisation des autoanticorps et de leur cible immunodominante nous a permis d’identifier six profils autoanticorps caractéristiques associés à six entités immunocliniques : 1) le profil IgG ou IgG et IgM antiGM1 et GD1b (n = 41) associé au SGB axonal, de forme motrice pure (AMAN) ou sensitivo- motrice (AMSAN), précédé le plus souvent par une infection intestinale par Campylobacter jejuni ; 2) le profil IgG antiGD1a et apparentés (n = 6) associé au SGB axonal, particulièrement sévère de forme motrice pure. Une infection par Campylobacter jejuni précède le plus souvent le SGB ; 3) le profil IgG antiGQ1b (n = 17) associé au syndrome de Miller Fisher (SMF) typique présentant la triade de symptômes, ataxie, aréflexie et ophtalmoplégie ; 4) le profil IgG antiGT1b, GQ1b et apparentés (n = 9) associé au SGB présentant une paralysie bulbaire ; 5) le profil IgG antiGD1b (n = 5) associé au SGB de forme sensitive pure avec ataxie ; 6) le profil IgM antiGM2 (n = 11) associé au variant sévère de SGB faisant suite à une infection récente par le cytomégalovirus. Trente-quatre SGB ont un profil autoanticorps de classe IgM antiGM1et GD1b de titre faible (14 %) correspondant au profil des autoanticorps naturels. Le SGB est le plus souvent de forme classique peu sévère et peu documentée. Cent vingt-six SGB sont négatifs (50 %). Le SGB est également le plus souvent peu sévère, peu documenté en raison de l’évolution spontanément régressive. La mise en évidence par immunodot-blot de différents profils autoanticorps antigangliosides présente non seulement un intérêt diagnostique mais aussi pronostique au cours des neuropathies périphériques aiguës.