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Virologie

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Réplication du VHC dans les PBMC lors d’une infection occulte : impact sur la transmission de l’infection Volume 9, numéro 4, juillet-août 2005

Auteur
Laboratoire de virologie et Inserm U635, Hôpital Henri‐Mondor, Créteil

Auteur(s) : S. Chevaliez

Laboratoire de virologie et Inserm U635, Hôpital Henri‐Mondor, Créteil

Rubrique coordonnée par D. Challine<dominique.challine@hmn.aphp.fr>

Le virus de l’hépatite C (VHC) est un virus à ARN simple brin de polarité positive. Bien que son mécanisme de réplication ne soit pas totalement élucidé, il est généralement admis que la réplication virale nécessite la synthèse d’un brin d’ARN de polarité négative, ce dernier servant de matrice pour la production de nombreux brins d’ARN génomique de polarité positive. – 

• Le foie demeure le principal site de réplication du VHC. Néanmoins, d’autres sites extrahépatiques comme les cellules mononucléées du sang circulant (PBMC) permettent la réplication virale.

Le but du travail réalisé par Castillo et al. est d’étudier la capacité du VHC à se répliquer dans les PBMC de patients ayant une infection occulte [1]. L’infection occulte à VHC se définit par la présence d’ARN viral au niveau des hépatocytes en l’absence d’ARN viral sérique et d’anticorps anti‐VHC détectables. Une cohorte de 18 patients ayant des anomalies du bilan biologique hépatique d’étiologie indéterminée (AST ∓ 43 UI\ml et\ou ALT ∓ 43 UI\ml et\ou GGT ∓ 45 UI\ml) et présentant une infection occulte à VHC de génotype 1 a été étudiée. La réplication du VHC dans les PBMC a été évaluée par détection spécifique des brins d’ARN de polarité positive (témoin d’infection) et négative (témoin de réplication virale) en utilisant deux techniques : RT‐PCR au niveau de la région 5’non‐codante et fluorescence in situ grâce à une sonde d’ARN hybridant au niveau de la région core du génome viral.

Chez 11 patients, soit 61 %, la réplication du VHC, a été mise en évidence dans les PBMC par la détection du brin négatif par RT‐PCR et par fluorescence in situ. Le pourcentage moyen de PBMC fluorescents lors de la détection d’ARN de polarité positive était significativement plus important chez les sujets dits réplicatifs (4,2 %) que chez les sujets dits non réplicatifs (1,8 %). De plus, l’existence d’une réplication virale au niveau des PBMC n’impliquait pas systématiquement une réplication du virus au niveau hépatique. Cette observation pourrait être le fait de l’infection par des variants viraux ayant des tropismes différents (notion de compartimentation) ou ayant des capacités réplicatives variables, le manque probable de sensibilité des techniques utilisées ne permettant alors pas la détection de l’ARN viral au niveau du foie.

En conclusion, cette étude montre que le VHC est capable de se répliquer dans les PBMC de patients présentant une infection occulte à VHC. Reste à étudier le caractère infectieux de la population virale présente chez ces patients et le risque de transmission de l’infection dans certaines circonstances (dons de sang, transplantation hépatique, greffe de moelle osseuse ou hémodialyse). Ne doit‐on pas plutôt parler de « détection » occulte d’ARN du VHC plutôt que d’infection occulte à VHC dans le cas où l’ARN viral n’est détecté qu’au niveau du foie et des PBMC ?

Références

1 . Castillo I, et al. Hepatitis C virus replicates in peripheral blood mononuclear cells of patients with occult hepatitis C virus infection. Gut 2005 ; 54 : 682‐5.

2 . Castillo I, et al. Occult hepatitis C virus infection in patients in whom the etiology of persistently abnormal results of liver‐function tests is unknown. J Infect Dis 2004 ; 189 : 7‐14.

3 . Lerat H, Hollinger HB. Hepatitis C virus (HCV) occult infection or occult HCV RNA detection ? J Infect Dis 2004 ; 189 : 3‐6.