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Virologie

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Origine et diversité génétique des HTLV-I/STLV-I : des singes et des hommes Volume 3, numéro 5, Septembre - Octobre 1999

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Les récentes études d’épidémiologie moléculaire concernant le rétrovirus humain oncogène HTLV-I ont démontré l’existence de plusieurs sous-types moléculaires, ou génotypes, liés à l’origine géographique des populations infectées et non à la pathologie associée. Ces travaux ont aussi révélé la très grande stabilité génétique de ce virus, liée probablement à une amplification virale par expansion clonale des cellules infectées et peu par utilisation de la transcription inverse. Cette faible variabilité génétique est utilisée comme un outil moléculaire pour mieux comprendre l’origine, l’évolution et les voies de dissémination de ce rétrovirus. Ainsi la distribution actuelle des HTLV-I et de leurs homologues simiens, les STLV-I, est la résultante d’au moins quatre événements : 1) transmission de STLV-I aux hommes comme l’attestent les homologies très fortes de séquences entre certains STLV-I de mandrills et de chimpanzés et les HTLV-I d’habitants d’Afrique centrale ; 2) transmission de STLV-I entre différentes espèces de singes comme suggérée par les fortes homologies entre des STLV-I de Cercopithecus et de Papio en Afrique du Sud ; 3) persistance de HTLV-I dans des populations humaines isolées, par transmission mère-enfant et contacts sexuels, sans possibilité de réinfection à partir de STLV-I, comme suggérée dans certaines populations de Papous ou d’Aborigènes ; 4) distribution globale et plus récente du HTLV-I (principalement du sous-type Cosmopolite) liée à des migrations à grande échelle de populations infectées par ce virus, comme la traite des esclaves d’Afrique vers le nouveau monde.