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Virologie

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La prévention pré-exposition au VIH-1 par les antirétroviraux, la PrEP Volume 20, numéro 3, Mai-Juin 2016

Illustrations


  • Figure 1

  • Figure 2

  • Figure 3

Tableaux

Auteurs
1 AP-HP, Hôpital Saint-Louis, Laboratoire de virologie, 1, avenue Claude-Vellefaux, 75010 Paris, France
2 Université Paris-Diderot, Hôpital Saint-Louis, IUH, Inserm U941, Paris, France
3 AP-HP, Hôpital Saint-Louis, Service de maladies infectieuses, Paris, France
* Tirés à part

En l’absence de vaccin efficace, l’épidémie du VIH se poursuit. L’utilisation des antirétroviraux (ARV) en prévention, largement validée pour la transmission mère-enfant, est devenue une piste majeure pour contrôler l’épidémie. La première approche, que l’on connaît sous le nom de « TASP (treatment as prevention) », consiste à traiter tous les patients dépistés pour diminuer la source de transmission. La seconde approche, ou PrEP (proxylaxie pré-exposition), consiste à utiliser les ARV en prophylaxie avant l’exposition. La combinaison la plus utilisée est le ténofovir (TDF) associé ou non à l’emtricitabine (FTC) du fait de la longue demi-vie intracellulaire, de la bonne diffusion dans les tissus muqueux « portes d’entrée du virus », du caractère élevé de la barrière génétique à la résistance et de la bonne tolérance de ces deux molécules. Les essais randomisés ont étudié TDF/FTC sous forme orale ou gel, administrés quotidiennement ou au moment des rapports sexuels dans différentes populations exposées au risque (couples sérodifférents, travailleurs du sexe, hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes, utilisateurs de drogues injectables). Les niveaux de protection observés (de 0 à 86 %) sont directement corrélés à l’observance au schéma de PrEP et aux concentrations plasmatiques des ARV. La tolérance est généralement bonne. La sélection de virus résistants, principalement au FTC, est très rare et surtout observée chez des patients qui initient une PrEP alors qu’ils ignorent leur séropositivité. L’OMS recommande d’inclure la PrEP dans une offre globale de prévention du VIH pour espérer contrôler l’épidémie d’ici 2030.