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Virologie

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Diversité et variabilité des entérovirus Volume 3, numéro 4, Juillet - Août 1999

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Virus à ARN de la famille des Picornaviridae, les entérovirus comprennent plusieurs dizaines de sérotypes chez l’homme et l’animal. Leur tropisme digestif, une réplication prolongée chez le sujet infecté, l’excrétion d’une charge virale élevée et la cocirculation de plusieurs sérotypes sont des facteurs épidémiologiques déterminants dans leur variabilité. La plasticité de leur génome repose sur l’accumulation de mutations ponctuelles, d’insertions-délétions et sur la recombinaison. Deux exemples de leur variabilité sont développés, celui de la région 5’ non codante comprenant un site d’initiation interne de la traduction (IRES) et celui de la protéine de capside VP1. L’efficacité des IRES varie selon les groupes viraux (entérovirus/rhinovirus) et entre les virus d’un même groupe taxonomique (poliovirus/echovirus). Dans la protéine VP1, la variation la plus prononcée concerne ses extrémités et les boucles extériorisées à la surface, en réponse à la pression immunitaire de l’hôte. Les relations phylogénétiques entre entérovirus humains et animaux montrent une évolution complexe au cours de laquelle transmissions interespèces et évolution convergente ou divergente pourraient jouer un rôle important. Surveiller la variabilité permet d’étudier l’émergence de nouvelles pathologies et les changements de virulence des souches dont la conservation est nécessaire pour adapter les techniques diagnostiques (typage moléculaire) et les antiviraux en développement.