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Virologie

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Diagnostic moléculaire des infections virales respiratoires communautaires Volume 4, numéro 4, Juillet - Août 2000

Auteurs
Laboratoire de virologie humaine et moléculaire, Hôpital universitaire, 14033 Caen

Le diagnostic des infections virales respiratoires communautaires à virus influenza, virus para-influenza, virus respiratoire syncytial, adénovirus, rhinovirus et coronavirus repose traditionnellement sur les techniques de culture et de recherche antigénique directe : immuno-enzymatique (EIA) ou immunofluorescence (IF). Lorsque celles-ci sont comparées à la recherche de séquences virales après polymerase chain reaction (PCR), il existe souvent une augmentation de la sensibilité en faveur des méthodes moléculaires. Ainsi, sur trois études distinctes d’épidémies de grippe A, menées par des équipes différentes, la PCR détecte respectivement 57,5, 57,1 et 57,7 % de résultats positifs, contre 38,9, 50 et 40,9 % en culture et IF ou EIA. De la même manière, trois études sur l’infection à VRS de l’enfant montrent que la recherche de séquences de VRS est positive par PCR dans respectivement 61,3, 62 et 62,4 % des cas, contre 65,3, 44 et 39,3 % à la C/IF. Pour les autres virus respiratoires, virus para-influenza, adénovirus, rhinovirus et coronavirus, il existe peu de données comparatives dans la littérature. Nous avons montré, au cours de plusieurs enquêtes étiologiques sur les infections respiratoires de l’enfant, que l’utilisation de la PCR pouvait accroître la détection des para-influenza 3 de 4,3 à 8,3 %, celle des adénovirus de 9,6 à 15,2 % et celle des rhinovirus de 15,6 à 39,7 % en période épidémique. Mais si la grande sensibilité des méthodes PCR et leurs possibles standardisation et automatisation soulignent les limites des techniques traditionnelles et offrent d’intéressantes perspectives, il n’en demeure pas moins que leur place dans l’arsenal diagnostique dépendra surtout de la signification clinique que l’on donnera à la détection d’une séquence virale dans un échantillon respiratoire.