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Virologie

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Des duplications de gènes protégeraient contre l’infection par le VIH Volume 9, numéro 1, janvier-février 2005

Auteur
Laboratoire de virologie, Hôpital Saint Vincent‐de‐Paul, Paris
  • Page(s) : 69
  • Année de parution : 2005

Auteur(s) : Nancy Cuervo

Laboratoire de virologie, Hôpital Saint Vincent‐de‐Paul, Paris

VIH, duplication de gènes

Tout au long de son évolution, le génome humain a été enrichi par des duplications de segments génomiques. Jusqu’à présent, les conséquences phénotypiques de ces duplications étaient inexplorées. Le travail dirigé par Sunil Ahuja de l’université de Texas vise à comprendre le possible rôle au niveau immunologique des duplications du gène qui code la chimiokine CCL3L1 capable de bloquer l’interaction entre la gp120 du VIH et son corécepteur cellulaire CCR5 et ainsi d’être impliquée dans la susceptibilité à l’infection par le VIH et\ou dans la progression de l’infection. – 

• Tout d’abord, les auteurs ont constaté que le nombre de duplications chez 1 064 personnes varie selon son origine ethnique et géographique. En effet, la population analysée d’origine africaine possède 4 duplications du gène tandis que la population d’origine hispanique n’en possède que 3 et celles d’origine européenne et argentine n’en possèdent que 2.

Pour essayer d’élucider le rôle de ces duplications dans la susceptibilité et dans la progression de l’infection par le VIH, le nombre de duplications chez 4 308 personnes séropositives et séronégatives de différentes origines a été mesuré. L’analyse statistique des résultats montre que les sujets infectés par le VIH présentent préférentiellement un nombre réduit de ces duplications et que chaque duplication du gène diminuerait le risque de contracter l’infection entre 4,5 à 10,5 %. En revanche, les individus portant un nombre réduit de duplications auraient entre 69 et 97 % de risque de contracter l’infection. Ces résultats sont aussi valides lors de la progression de la maladie. Les personnes infectées par le virus possédant un nombre réduit de duplications courent un plus grand risque de développer le sida ; le nombre de duplications a été associé à une présence virale et à une perte de cellules T plus importantes que chez les sujets infectés possédant un nombre plus élevé de ces duplications.

Ce travail ouvre le chemin pour l’étude des effets des duplications dans la réponse immunitaire aux maladies infectieuses chez l’homme car 5 % du génome humain comporte de duplications de gènes impliquées dans l’immunité mais leurs rôles restent inconnus. Des choses restent encore à découvrir…

Référence

Gonzalez E, Kulkarni H, Bolivar H, et al. The influence of CCL3L1 gene‐containing segmental duplications on HIV1\AIDS susceptibility. Science 2005 Jan 6.