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Virologie

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Actualisation des données cliniques concernant les inhibiteurs d’intégrase Volume 13, numéro spécial 2, mai 2009

Auteurs
Service des maladies infectieuses, hôpital Tenon (AP-HP), 4, rue de la Chine, 75020 Paris

La disponibilité de nouvelles classes d’antirétroviraux a été rendue effective pour les personnes infectées par le VIH qui ont déjà une expérience de traitement antirétroviral ; traitement censé atteindre à la fois l’objectif de la restauration immunitaire et celui de la suppression de la charge virale plasmatique. Le raltegravir est le premier inhibiteur d’intégrase à avoir obtenu l’aval de la FDA américaine dans l’indication « antirétroviral chez les patients prétraités présentant des résistances au VIH ». Dans cette revue, les données les plus actualisées ont été extraites des derniers essais cliniques présentés en congrès ou publiés et concernant le raltegravir et l’elvitegravir. Le raltegravir comme l’elvitegravir bloquent la réplication du VIH en inhibant spécifiquement l’étape de transfert de brin médiée par l’intégrase. Dans deux essais de phase III chez les patients prétraités présentant des résistances au VIH (BENCHMRK 1 et BENCHMRK 2), l’adjonction du raltegravir à un traitement optimisé abaisse significativement l’ARN du VIH quand on compare au traitement optimisé seul (73 % vs 37 % < 400 copies/mL et 62 % vs 33 % < 50 copies/mL respectivement ; P < 0,001). Le raltegravir est généralement bien toléré, les effets secondaires le plus souvent rapportés dans les essais de phase II et de phase III chez les patients prétraités sont la diarrhée, les nausées et les céphalées. Plus récemment une étude de phase II, ANRS-TRIO, a montré que la combinaison du raltegravir, de l’étravirine et du darunavir chez les patients prétraités était bien tolérée, avec l’obtention d’une suppression virologique similaire à celle rapportée chez les patients naïfs. Les résultats préliminaires d’une étude de phase II de l’elvitegravir ont été récemment présentés à la CROI 2009, étude dans laquelle 300 patients étaient randomisés avec trois doses d’elvitegravir (20mg, 50 mg et 125 mg) boosté avec 100 mg de norvir versus un bras comparatif avec inhibiteur de protéase, et dans les deux bras une optimisation de traitement (OBT avec 2 INTR +/- enfuvirtide). Il n’est pas attendu d’interaction du raltegravir avec le cytochrome P450 car ce n’est pas un substrat de ce cytochrome, que ce soit inducteur ou inhibiteur. L’elvitegravir est métabolisé par une combinaison d’oxydation (CYP3A) et de glucoroconjuguaison. Cette molécule est connue pour être modérément inducteur du CYP3A mais pas inhibiteur. Le raltegravir et l’elvitegravir comme inhibiteurs d’intégrase sont donc généralement bien tolérés, et se présentent comme deux molécules devant jouer un rôle important chez les patients prétraités hébergeant des virus résistants aux différentes molécules antirétrovirales.