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Congrès Chicago : Quand l’environnement change, ou : de l’angiogenèse à l’immunité Volume 10, numéro 2, Juillet-août 2015

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Chaque année, à Chicago, se réunissent médecins, patients, pharmaciens, chercheurs, industriels, institutions, médias et d’autres acteurs du cancer, dans ce qui est considéré par certains comme le congrès de cancérologie le plus important, et pour d’autres une foire médiatique où se mêlent résultats, discussions et enjeux qui parfois dépassent l’intérêt des patients.

Les congrès se succèdent et les innovations dictent l’actualité ; innovations liées avant tout au niveau de développement et d’investissement des différents laboratoires pharmaceutiques, pourrait-on penser.

La grande gagnante de 2015 est l’immunothérapie. Après l’angiogenèse, un autre traitement ciblant l’environnement… L’espoir généré par le ciblage d’anomalies moléculaires spécifiques des cellules cancéreuses reste essentiel, mais la vision du cancer comme une variante du « soi » cherchant constamment à tirer profit de ce qui l’entoure pour survivre nous a amenés à revisiter, avec les progrès de la biologie, le rôle de l’environnement et son ciblage.

Pourtant, comme lors de chaque congrès de l’ASCO, s’il n’y avait que quelques messages à retenir, ce seraient ceux des présentations faites lors de la session présidentielle du dimanche après-midi. En dehors de celle de Jedd D. Wolchok sur l’association d’un « PD-1 checkpoint inhibitor » avec un « CTLA-4 checkpoint inhibitor » dans le mélanome malin métastatique, les trois autres présentations ont porté sur l’impact de la désescalade thérapeutique, ou : comment faire des progrès en étant moins agressif. Cette plénière aura finalement réuni les deux composantes les plus importantes de la recherche clinique en cancérologie que sont les stratégies et le courage. D’après un proverbe chinois, « la valeur d’un général réside dans sa stratégie et non dans son courage », mais c’est oublier le courage de ces patients sans qui la recherche clinique, qu’elle porte sur de nouveaux traitements ou sur une désescalade, ne permettrait pas d’écrire les chapitres successifs du grand livre de la cancérologie.