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Rétrécissement valvulaire aortique : physiopathologie et implications thérapeutiques Volume 20, numéro 7, Juillet 2008

Auteurs
Service de cardiologie et Inserm U698, hôpital Bichat, 46, rue Henri-Huchard, 75018 Paris, France

La sténose aortique est la valvulopathie la plus fréquemment rencontrée dans nos pays occidentaux, et sa fréquence est en constante augmentation du fait du vieillissement de la population. Pendant longtemps, ce processus de remodelage a été considéré comme un processus dégénératif, « d’usure de la valve » lié à l’âge, mais de nombreux travaux tant expérimentaux que cliniques ont montré qu’il s’agit d’un processus actif, biologiquement régulé. Des similitudes ont été observées avec l’athérosclérose (présence d’un infiltrat inflammatoire, de LDL oxydées, association aux facteurs de risque cardiovasculaire, etc.) et les processus de remodelage tels qu’on les observe au niveau de l’os. Le cholestérol pourrait jouer un rôle central, mais les études dont nous disposons sont contradictoires. Toutefois, la sténose aortique ne saurait être un processus purement athéroscléreux, et les mécanismes physiopathologiques en cause dans la sténose aortique restent encore à préciser. Le système rénine-angiotensine pourrait être impliqué. Plusieurs études suggèrent également l’influence de facteurs génétiques, mais les données dont nous disposons restent très limitées. Au plan thérapeutique, le seul traitement curatif est chirurgical et consiste en un remplacement valvulaire prothétique. Aucun traitement médical ne permet actuellement d’empêcher l’évolution vers la sténose aortique ou de la faire régresser. Le rôle des statines et des inhibiteurs du système rénine-angiotensine est en cours d’évaluation, mais les premiers résultats sont discordants et ces traitements ne sauraient être recommandés (dans cette indication) dans l’état actuel de nos connaissances. Ainsi, même si d’importants progrès ont été accomplis dans la compréhension de la physiopathologie de la sténose aortique, de nombreuses inconnues demeurent. Nous avons mis en place, à l’hôpital Bichat, depuis novembre 2006, une cohorte de patients présentant une sténose aortique, dont le but est de mieux comprendre les déterminants de la progression de la sténose aortique (étude Cofrasa-PHRC national 2005-clinicalTrial.gov). Les critères d’inclusion sont simples (patients asymptomatiques présentant une sténose, au moins minime, définie par un gradient supérieur ou égal à 10 mmHg). Si vous souhaitez participer à cette étude ou pour tout autre renseignement complémentaire, n’hésitez pas à nous contacter par courriel.