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Résultats à long terme (20 ans) de la commissurotomie mitrale percutanée Volume 25, numéro 5, Septembre-Octobre 2013

Auteurs
Hôpital Bichat, département de cardiologie, 46 rue Henri Huchard, 75018 Paris, France

La population de l’étude comporte 1 024 patients souffrant d’un rétrécissement mitral (RM) serré qui ont tous bénéficié d’une commissurotomie mitrale percutanée (CMP) entre mars 1986 et mars 1995. L’âge moyen était de 49 ± 14 ans, avec 94 patients (9,2 %) ayant plus de 70 ans. La plupart des patients étaient symptomatiques en classe NYHA III ou IV (77 %), et un tiers des patients avaient une anatomie mitrale défavorable avec un score de Cormier à 3. La surface valvulaire mitrale préprocédure était en moyenne de 1,1 ± 0,2 cm2. Enfin, un antécédent de commissurotomie était présent chez 163 patients (16 %). La voie veineuse antérograde a été systématiquement utilisée. Le suivi porte sur 749 patients et atteint 20 ans.

La mortalité de la procédure était de 0,4 % avec des complications de procédure rares, principalement une IM traumatique ≥ grade 3 de Sellers dans 3,4 % des cas. Un bon résultat immédiat défini par une surface mitrale ≥ 1,5 cm2 et une insuffisance mitrale ≤ 2 a été obtenu chez 912 patients (89 %). Un bon résultat tardif défini par une survie sans mortalité cardiovasculaire, sans réintervention et en classe NYHA I ou II a été obtenu chez 29 % des patients à 20 ans et chez 32 % des patients ayant eu un bon résultat immédiat de la CMP. Les facteurs prédictifs en analyse multivariée d’un bon résultat tardif de la CMP étaient pour les variables préprocédure : l’âge < 50 ans (p < 0,0001), le sexe féminin (p = 0,0094), la classe fonctionnelle NYHA I ou II (p = 0,0010), le rythme cardiaque sinusal (p = 0,005), le groupe échographique 1 selon la classification de Cormier (p = 0,0009), l’absence d’ATCD de commissurotomie (p = 0,0047) et pour les variables post-procédure : la surface valvulaire mitrale élevée (p < 0,0001) et le gradient moyen mitral faible (p < 0,0001). La CMP allie une grande sécurité à de bons résultats immédiats et tardifs. Une dégradation progressive des résultats à long terme est cependant observée, mais dans ces cas la CMP aura permis de retarder l’heure de la chirurgie et de ses complications. Notre étude est donc en faveur d’une large utilisation de la CMP dans une population de patients sélectionnés selon les facteurs de bon pronostic précédemment cités.