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Protéine C-réactive et hémostase : rôle in vivo et interférences analytiques in vitro Volume 34, numéro 6, Novembre-Décembre 2022

Auteurs
1 Université de Tunis El Manar, Faculté de médecine de Tunis, Rue Djebal Lakhdar, 1006 Tunis, Tunisie <mariemcheikhrouhou@gmail.com>
2 Centre hospitalo-universitaire Charles Nicolle, laboratoire d’hématologie et banque du sang, Boulevard du 9 avril 1983, Tunis, Tunisie
* Tirés à part : M. Cheikhrouhou

La protéine C-réactive (CRP) est une protéine dont les taux de base augmentent en réponse à une inflammation aiguë ou chronique. Elle est non seulement un marqueur inflammatoire mais également un facteur de risque bien établi de maladie cardiovasculaire. Elle est un acteur commun entre inflammation et thrombose. In vivo, elle est présente sous deux isoformes distinctes : une forme plasmatique (CRP pentamérique ou CRPp) et une forme tissulaire (CRP monomérique ou CRPm). Cette dernière, par son interaction avec les éléments cellulaires de l’environnement inflammatoire, est activement impliquée dans la pathogenèse de la thrombose artérielle in vivo. Les interférences de la CRP avec le système hémostatique s’étendent in vitro. En effet, par son affinité de liaison aux phospholipides, la CRP peut induire de faux allongements des temps de coagulation dépendant des phospholipides. Le degré d’allongement des temps de coagulation dépend non seulement des concentrations plasmatiques de la CRP mais aussi du couple réactif-automate utilisé. Ainsi, des taux élevés de CRP dans un contexte inflammatoire avéré doivent attirer l’attention du biologiste vers une éventuelle interférence analytique qu’il doit prendre en considération dans la validation biologique du résultat aussi bien du bilan d’hémostase de routine que spécialisé.