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L’AMP-activated protein kinase : de la régulation énergétique au syndrome métabolique Volume 18, numéro 3, Mars 2006

Auteurs
Service de Diabétologie-Endocrinologie-Nutrition, CHU Bichat Claude Bernard, 46 rue Henri Huchard, 75877 Paris cedex 18, Institut Cochin, Département de Génétique, Développement et Pathologie Moléculaire, Université René Descartes Paris 5, Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale U567, Centre National de la Recherche Scientifique UMR8104, 24 Rue du Fbg St Jacques, 75014 Paris

La 5’-AMP-activated protein kinase (AMPK) est une kinase de découverte récente qui participe à la régulation du statut cellulaire énergétique. L’AMPK est une enzyme hétérotrimérique ubiquitaire comprenant une sous-unité catalytique α et deux sous-unités régulatrices β et γ. L’AMPK est activée en cas d’élévation du rapport intracellulaire AMP/ATP au cours de l’exercice physique ou de l’hypoxie. L’AMP active l’AMPK en se liant à la sous-unité γ de l’enzyme alors que l’ATP empêche cette liaison. Après avoir lié l’AMP, la sous-unité α de l’enzyme est phosphorylée sur la thréonine 172 par une AMPKinase kinase dénommée LKB1 (liver tumor suppressor kinase). Une fois activée, l’AMPK favorise les réactions métaboliques génératrices d’ATP (oxydation des acides gras et glycolyse) et réduit les réactions biochimiques consommatrices d’ATP (comme la lipogenèse). Bien que l’AMPK agisse au niveau cellulaire, cette enzyme participe également à la régulation de la prise alimentaire et de la dépense énergétique de l’organisme entier en intervenant dans la transmission des effets d’hormones ou d’adipokines comme la leptine et l’adiponectine. Plus récemment, il a été montré que l’AMPK a des actions importantes dans le myocarde. Des souris génétiquement modifiées et dépourvues en AMPK spécifiquement au niveau cardiaque ont une dysfonction ventriculaire gauche plus grave lors de la séquence ischémie-reperfusion, suggérant le rôle crucial de l’AMPK en tant que protecteur du cœur ischémique. D’autre part, des mutations de la sous-unité γ de l’AMPK ont récemment été associées à des tableaux de myocardiopathie hypertrophique, au syndrome de Wolff-Parkinson-White et à des tableaux d’arythmies et d’insuffisance cardiaque.