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Génétique du rétrécissement aortique Volume 22, numéro 5, mai 2010

Auteurs
Inserm, UMR915, institut du thorax, CHU de Nantes, 44000 Nantes, France, CNRS, ERL3147, Nantes, 44000 France, Université de Nantes, Nantes, 44000 France

Le rétrécissement aortique calcifié (RAC) est la maladie valvulaire la plus fréquente ; elle atteint 2 à 5 % de la population âgée et représente la deuxième indication de chirurgie cardiaque en France. On distingue une forme congénitale de RAC, caractérisée par une malformation de la valve dont la plus fréquente est la bicuspidie et une forme acquise ou dégénérative qui a remplacé la forme rhumatismale, devenue plus rare. Avant 70 ans, la bicuspidie aortique est la plus fréquente, alors que la forme dégénérative est prépondérante chez le patient plus âgé. L'âge, le sexe masculin, le taux de Lp(a), de LDL, l'hypertension artérielle et le tabagisme sont des facteurs associés au RAC. L'étude de la génétique du rétrécissement aortique n'a débuté que récemment ; cependant, les données de génétique clinique et d'épidémiologie génétique déjà disponibles montrent que l'hypothèse génétique n'est pas à négliger. Ainsi, le taux d'héritabilité de la bicuspidie est de près de 90 % et trois locus sur les chromosomes 18, 5 et 13 ont été identifiés. L'intervention d'une mutation du gène NOTCH1 a également été démontrée ; ce gène intervient dans le développement embryonnaire des valves aortiques, et son altération semble favoriser la bicuspidie aortique. Même si de nombreux arguments laissent penser qu'il existe une prédisposition à développer un RAC, il existe peu de preuves du caractère héréditaire de cette affection. Des travaux récents de notre équipe ont permis d'identifier des formes familiales de rétrécissement aortique dégénératif. Une liaison significative a été mise en évidence dans le chromosome 16. Les données concernant la génétique du rétrécissement aortique restent encore limitées, il est cependant fort probable qu'il existe une prédisposition génétique à cette maladie. La découverte du rôle de NOTCH1 constitue une avancée majeure ; la constitution de grandes collections d'ADN et de tissus de patients opérés permettra certainement de grandes avancées dans ce domaine.