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Anesthésie générale ou loco-régionale pour la chirurgie vasculaire distale ? Volume 8, numéro 5, Mai 1996

Auteurs
département d’anesthésie, hôpital Saint-Joseph, 185, rue Raymond- Losserand, 75014 Paris.

Les défaillances viscérales, les pathologies associées, le contexte infectieux, le retentissement de l’acte opératoire… contribuent à rendre la chirurgie vasculaire distale aussi « lourde » que certains actes réputés plus agressifs comme les revascularisations aorto-iliaques. Elle constitue donc un domaine privilégié lorsqu’on cherche à comparer l’influence d’une technique anesthésique sur la morbidité et la mortalité postopératoires. La décision d’anesthésie générale ou d’anesthésie loco-régionale est systématiquement discutée en préopératoire car les anesthésies loco-régionales sont bien adaptées à cette chirurgie en dehors de certaines contre-indications ou limites. Contrairement à certaines idées non ou mal documentées, ni l’incidence des complications cardiaques ou respiratoires ni la mortalité opératoire ne semblent modifiées par le choix de la technique anesthésique. En revanche, le taux de perméabilité des revascularisations pourrait être influencé par la pratique des anesthésies loco-régionales. En effet, celles-ci améliorent indiscutablement l’hémodynamique au niveau des membres inférieurs. Par ailleurs, les anesthésies loco-régionales semblent modifier le profil de coagulation postopératoire selon des mécanismes encore peu clairs. La poursuite des anesthésies loco-régionales en postopératoire caractérise les études les plus significatives sur cette question. Indépendamment du choix de la technique anesthésique, une « mise en condition » centrée sur une optimisation des paramètres hémodynamiques en périopératoire pourrait, d’une part, améliorer le taux de perméabilité des revascularisations distales et, d’autre part, faire reculer la morbidité cardiaque chez des patients dont le statut médical préopératoire est souvent altéré.