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Sciences sociales et santé

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Aux origines de l’Inserm : André Chevallier et l’Institut national d’hygiène Volume 21, numéro 1, Mars 2003

Auteur
CNRS, 44, rue de l'Amiral Mouchez, 75014 Paris

En 1941, était créé l’Institut national d’hygiène (INH), ancêtre de l’Inserm, le premier organisme français en santé publique destiné à la recherche médicale. Les circonstances de sa naissance sous le régime de Vichy laissent penser qu’un pouvoir autoritaire dispose de moyens d’actions plus efficaces qu’une démocratie pour mettre en œuvre une politique volontariste de santé publique. Mais, à l’origine de l’INH, on doit aussi rappeler le rôle de la philanthropie américaine et notamment de la fondation Rockefeller. L’INH fut dirigé par le professeur André Chevallier de la faculté de Marseille jusqu’en 1946, moment où, pour des raisons politiques, celui-ci dut quitter l’organisme qu’il avait créé. L’INH devait se consacrer aux problèmes de santé publique surgis de la guerre, par exemple aux conditions de nutrition des nourrissons et des enfants d’âge scolaire, mais aussi à des problèmes de recherche médicale en relation avec certains hôpitaux. Malgré les réticences du milieu médical, traditionnellement hostile au développement de la médecine sociale et malgré les circonstances défavorables de l’occupation, il réussit à mettre en place un dispositif d’enquêtes épidémiologiques demandé par le Secrétariat d’État à la Santé afin de surveiller l’évolution des grandes maladies sociales (tuberculose, cancer, syphilis, etc.).