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Cahiers Santé Médecine Thérapeutique

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Prévalence et profils étiologiques des thromboses veineuses de localisation atypique : une étude multicentrique descriptive Volume 31, numéro 1, Janvier-Février 2022

Auteurs
1 Service de médecine interne, centre hospitalier universitaire Joseph Raseta Befelatanana, Antananarivo, Madagascar
2 Service de médecine interne, centre hospitalier de Soavinandriana, Antananarivo, Madagascar
Tirés à part : H. Ramanandafy

Les thromboses veineuses de siège insolite sont bien plus rares que celles des membres inférieurs, et nécessitent une démarche étiologique rigoureuse. L’objectif de notre travail était de décrire les particularités cliniques et évolutives des thromboses veineuses de localisation insolite, ainsi que leurs étiologies.

Patients et méthodes

étude rétrospective descriptive multicentrique des dossiers des patients hospitalisés dans les deux grands centres hospitaliers d’Antananarivo (Madagascar) entre 2017 et 2020 chez qui le diagnostic des thromboses veineuses insolites a été confirmé par un moyen d’imagerie.

Résultats

59 patients présentant une thrombose veineuse de localisation insolite ont été recensés. Il s’agissait de 24 hommes et de 35 femmes (sex-ratio H/F de 0,68). L’âge moyen de nos patients était de 49,4 ans (± 16,76). La thrombose siégeait, dans la majorité des cas, au niveau des veines portes (n = 27), cérébrales (n = 20), caves (n = 10) ou spléniques (n = 5), aux membres supérieurs ou au tronc splénomésaraïque (chacun n = 4), ou dans les veines rénales (n = 3). La thrombose veineuse était survenue à la suite d’une intoxication tabagique (n = 15 cas), d’un alitement (n = 10) ou d’une intervention chirurgicale (n = 4). Le bilan étiologique a révélé une origine néoplasique dans 27 cas (46 %) dominée par le carcinome hépatocellulaire (n = 13). Le syndrome des anticorps antiphospholipide domine les causes auto-immunes (n = 4, soit 7 %). Huit patients sont décédés, dont quatre du carcinome hépatocellulaire (n = 4), deux des suites postopératoires (n = 2), un d’un cancer du rein et un autre d’une cirrhose hépatique.

Conclusion

les thromboses insolites, bien que rares, constituent un véritable challenge dans l’approche étiologique. Dans la pratique clinique, la description de ces thromboses nous permettrait de comprendre leur mécanisme physiopathologique afin de planifier la meilleure prise en charge.