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Science et changements planétaires / Sécheresse

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Optimisation socio-économique et écologique des systèmes d'élevage (Menabe central, Madagascar) Volume 21, numéro 3, juillet-août-septembre 2010

Auteurs
École supérieure des sciences agronomiques Département des Eaux et Forêts BP 3044  101 Antananarivo Madagascar, ITES GFD - Groupe de foresterie pour le développement ETHZ Universitätstrasse 22  8092 Zürich Suisse, École polytechnique fédérale de Lausanne Laboratoire des systèmes écologiques Institut fédéral de recherches WSL Site Lausanne EPFL ENAC IIE ECOS GR B2 417 (Bâtiment GR) Station 2 1015 Lausanne Suisse

La forêt dense sèche du Menabe central, côte ouest de Madagascar, disparaît à un taux de 1 % par année. Les pratiques de culture sur brûlis font que la forêt est principalement convertie en terrains agricoles dont certains, une fois abandonnés, sont recyclés en pâturages. En maintenant les anciennes zones boisées en savanes ouvertes, les pâtures participent à la dégradation forestière. S'insérant dans un contexte de conservation de la biodiversité et de respect des besoins des populations locales, cette étude présente : i) les pressions de pâture et ii) un diagnostic de la gestion et de l'économie traditionnelle du petit et du grand élevage. La méthodologie utilisée relève des sciences naturelles (végétation des pâturages, biomasse), de l'agriculture (pression de pâture) et des sciences socio-économiques (enquêtes, questionnaires, affectation de scores). La plupart des pâturages étudiés sont dominés par des espèces pyrophytes et sont en situation de surpâturage durant la saison sèche. Cela conduit à une dégradation de la végétation et des sols, que seule une gestion spatio-temporelle adaptée des pâturages pourrait freiner. Le rôle local du grand élevage est à la fois social et économique, selon l'ethnie des éleveurs. Au Menabe central, un système traditionnel de grand élevage est économiquement rentable uniquement si la commercialisation du lait représente plus de la moitié des revenus totaux ; cependant, seulement 7 % des éleveurs vendent parfois du lait. L'intensification du système pastoral passe donc par l'optimisation de la filière laitière. Selon la coutume locale, la vente de produits du petit élevage est plus fréquente que celle des produits du grand élevage. En effet, 73 % des éleveurs vendent au moins un animal par année, et 23 % des ménages éleveurs vendent des œufs. Le développement de cette filière nécessiterait cependant un appui à l'amélioration sanitaire, en particulier celui des poules.