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Science et changements planétaires / Sécheresse

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Le monde manquera-t-il bientôt d’eau ? Volume 6, numéro 1, Mars 1995

Auteur
IPTRID-Banque Mondiale 1833 H Street N.W. Washington, DC 20433, États-Unis
  • Page(s) : 9-14
  • Année de parution : 1995

L’eau douce est essentielle à la vie mais elle est en quantité limitée. En effet, elle représente à peine plus de 2,5 % de l’eau existant sur le globe et ce stock se renouvelle lentement au rythme des précipitations sur les terres émergées. Moins de 41 000 km 3 (milliards de m 3) sont en fait annuellement disponibles dont la plus grande partie doit servir à conserver les équilibres hydrologiques, zones humides ou autres. En outre, les ressources sont locales et les quantités nouvelles sont limitées et de plus en plus coûteuses à se procurer. En revanche, les besoins augmentent avec le niveau de vie et, surtout, la croissance de la population. Les Nations unies ont estimé celle-ci pour 149 pays jusqu’en l’an 2025 avec des hypothèses hautes, moyennes et basses. Si on considère que l’alimentation en eau douce pose des problèmes de développement dès que la disponibilité par habitant est inférieure à 1 700 m 3/an et entraîne des pénuries en dessous de 1 000 m 3/an, voire une pénurie absolue en dessous de 500 m 3/an, une trentaine de pays souffriront de pénuries en 2025 même selon l’hypothèse moyenne. La Chine et l’Inde n’en seront pas loin si leur croissance démographique ne se ralentit pas. Les risques de conflits pour l’eau, déjà présents au Moyen Orient, en seront accrus. La surexploitation des ressources en eau est déjà visible dans beaucoup de pays ainsi que les dégâts environnementaux dus à la pollution et aux besoins de stockages pour satisfaire une demande croissante. Il faudra donc économiser l’eau et maîtriser la croissance de la population pour réduire les risques de pénuries généralisées.