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Science et changements planétaires / Sécheresse

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La saison des pluies à Ayoun El Atrouss, une ville sahélienne Volume 5, numéro 2, Juin 1994

Auteur
BP 4222 Nouakchott, Mauritanie
  • Page(s) : 93-7
  • Année de parution : 1994

La saison des pluies qui s’étend de juin à septembre, est à l’origine de comportements socio-économiques qui font ressortir l’impact de cette saison sur la vie des populations, mais aussi l’importance de l’élevage en tant que source de revenus et surtout d’alimentation. Les comportements analysés ici ne concernent que la population urbaine de la ville d’Ayoun. Ayoun El Atrouss est en effet la capitale régionale du Hodh El Gharbi, dans l’est mauritanien. Sa population s’élève en 1988 à 14 666 habitants. Le climat de la région est de type sahélo-saharien. Ayoun, principale station de la région, reçoit en moyenne 250 à 300 mm par an. Le premier comportement lié à la saison des pluies est celui des départs massifs de la ville vers la campagne ou badiya proche ou lointaine. Les lieux de résidence de la saison des pluies ou khariv sont variables dans leur localisation et dans leur éloignement d’une famille à une autre. Pour la plupart des gens le départ s’explique par le désir de boire du lait, mais d’autres motivations, celles-là d’ordre financier, sont importantes quoique inavouées (réduction des dépenses par exemple). L’augmentation ou la diminution des dépenses est souvent fonction de la localisation et de l’éloignement de la badiya. Pendant cette saison se développe un type de transport en commun d’une grande importance socio-économique. Il s’individualise du transport classique par ses normes et par sa localisation. L’épisode du khariv dure plusieurs mois. L’ouverture des classes qui survient en octobre oblige la plupart des familles à adopter un ensemble de stratégies pour concilier le désir de rester à la campagne et la nécessité de scolariser les enfants. Les retours définitifs de la population toutes catégories confondues se feront surtout en janvier-février avec l’arrivée de l’hiver qui annonce la raréfaction des points d’eau et des pâturages.