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Science et changements planétaires / Sécheresse

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Étude de l’impact d’une mise en repos pastoral dans les pâturages steppiques de l’Oriental du Maroc sur la restauration de la végétation Volume 23, numéro 2, Avril-Mai-Juin 2012

Auteurs
Institut national de recherche agronomique d’Oujda 10, Bd Mohammed VI BP 428 60000 Oujda Maroc, Institut national de recherche agronomique d’Oujda Unité de recherche « Gestion durable des ressources agro-pastorales » 10, Bd Mohammed VI BP 428 60000 Oujda Maroc, Université Mohammed Premier d’Oujda Département de biologie BP 717 Oujda Maroc

Dans les hauts plateaux steppiques du Maroc oriental, les pâturages s’étendent sur plus de 3 millions d’hectares. Ils satisfont en bonne année jusqu’à 80 % des besoins alimentaires de plus de 1,5 million de têtes de petits ruminants. Malheureusement, ces espaces sont très dégradés, du fait du surpâturage, de la mise en culture, ainsi que de l’aridité climatique. Face à cette situation, l’État marocain a lancé, en 1991, le projet de développement pastoral et de l’élevage dans l’Oriental (PDPEO), qui a procédé, entre autres, à des aménagements pastoraux dont les mises en repos, en tant que technique de pâturage différé. Ce travail tente d’évaluer l’impact d’une mise en repos installée dans le cadre du PDPEO en 1992 et pâturée en mode différé chaque année sous la responsabilité d’une coopérative pastorale. Les mesures, concernent les données relatives à la végétation : flore, recouvrement végétal aérien, densité, fréquence et production de biomasse. Les résultats montrent que cette technique permet de restaurer ces steppes en induisant une dynamique positive de la végétation. Ainsi, le recouvrement végétal global est de 34,5 %, dont 39 % d’ Artemisia herba-alba et 47 % de Stipa tenacissima. Ces deux espèces forment aussi l’essentiel de la production (respectivement 44 et 55 %). Cette dernière est en moyenne de 1 408 kg de matière sèche/hectare (MS/ha), correspondant à 515 748 unités fourragères. La densité moyenne de la végétation pérenne est de 23 000 plantes/ha. La fréquence est, elle aussi, dominée par les espèces caractéristiques : Artemisia herba-alba (36 %), Stipa tenacissima (22 %) et Noaea mucronata (15 %).