JLE

Science et changements planétaires / Sécheresse

MENU

Effet du barrage de Manantali sur les modifications du régime hydrologique du fleuve Sénégal dans le bassin amont : une approche statistique Volume 20, numéro 1, janvier-février-mars 2009

Auteurs
Département de physique Faculté des sciences et techniques Université Cheikh-Anta-Diop Dakar Sénégal, Département de mathématiques Faculté des sciences et techniques Université Cheikh-Anta-Diop Dakar Sénégal, Département de géologie Faculté des sciences et techniques Université Cheikh-Anta-Diop Dakar Sénégal

Le changement climatique a eu d’importantes répercussions sur la pluviométrie et les écoulements en Afrique occidentale et centrale. Le barrage de Manantali, construit sur le Bafing, contrôle la majeure partie des écoulements du fleuve Sénégal passant par Bakel. Il permet de régulariser le cours d’eau en vue de remplir différents objectifs : irrigation, navigation, production d’électricité, etc. Le débit passant par Bakel provient du Bafing, mais également des affluents non contrôlés que sont le Bakoye et la Falémé. Pour étudier l’effet du barrage de Manantali sur l’hydrologie du fleuve Sénégal en amont de Bakel, nous avons, dans un premier temps, travaillé à l’échelle annuelle. L’évolution interannuelle des modules a d’abord été représentée. Les tests statistiques d’homogénéité disponibles dans le logiciel Khronostat ont été appliqués aux séries des modules calculés à la station de Bafing-Makana, en amont du barrage, et aux stations de Kayes et Bakel, en aval. L’analyse simple des graphes d’évolution interannuelle des modules s’est avérée insuffisante pour juger de l’effet du barrage. Les tests d’homogénéité sur les séries des modules détectent tous une rupture antérieure à la mise en service du barrage. À l’échelle mensuelle, les tests statistiques d’homogénéité indiquent tous, pour la station de Bafing-Makana, une rupture dans les séries des débits mensuels toujours antérieure à la mise en service du barrage de Manantali. Pour la station de Bakel, la rupture se produit après la mise en service du barrage, pour les mois de février à juin, et avant la mise en service du barrage pour les mois de juillet à décembre. Le mois de janvier ne présente aucune rupture. Pour la station de Kayes, la rupture, quand elle existe, se produit après la mise en service du barrage pour les mois de janvier à juin, et avant la mise en service du barrage pour les mois de juillet à décembre. Pour la station de Bafing-Makana, la rupture se fait toujours dans le sens d’une diminution des écoulements, alors que pour les stations de Kayes et Bakel, elle se fait dans le sens d’une diminution des écoulements lorsqu’elle se produit avant la mise en service du barrage, et dans le sens d’une augmentation lorsqu’elle se produit après la mise en service du barrage.