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Science et changements planétaires / Sécheresse

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Bilan de l‘enquête sur la défense et restauration des sols (DRS) en Algérie Volume 15, numéro 1, JANVIER-FÉVRIER-MARS 2004

Auteurs
Institut national de recherche forestière (INRF), Station Ain Dheb, 26001 Médéa, Algérie <inrfmedeayahoo.fr> Université Mouloud Mammeri, Département des sciences agronomiques, 15000 Tizi Ouzou, Algérie Institut de recherche pour le développement (IRD), BP 64501, 34394 Montpellier cedex 5 <roosempl.ird.fr>

Après quarante années de lutte antiérosive, l‘Algérie a lancé un programme de recherche pour évaluer l‘efficacité des techniques de défense et restauration des sols (DRS). L‘enquête parrainée par deux instituts de recherche, l‘Institut national de recherche forestière (INRF, Algérie) et l‘Institut de recherche pour le développement (IRD, France), a permis de recenser 10 types d‘aménagement couvrant une superficie de 387 833 hectares, étudiés dans 30  wilayas (départements) de l‘Algérie septentrionale. Parmi les ouvrages réalisés, les banquettes d‘infiltration et de diversion totalisent 80 % des surfaces aménagées. L‘implantation des aménagements obéit à des objectifs à la fois socio‐économiques et environnementaux. La région Nord‐Est du pays est la plus arrosée, mais c‘est la région Nord‐Ouest, semi‐aride, qui est la mieux équipée en barrages et en DRS. La lutte contre l‘érosion a été perçue par l‘Administration comme un problème purement technique : d‘où la diffusion généralisée d‘ouvrages mécaniques sur de vastes surfaces sans pour autant associer les paysans à leur prise en charge ni à leur entretien. Le coût des aménagements est impressionnant : l‘aménagement d‘un hectare de banquettes, par exemple, coûtait entre 1 300 à 2 200 euros en 2003. Considérée comme une technique sûre qui a fait ses preuves aux États‐unis, la banquette n‘a pas fait l‘objet de recherche d‘adaptation locale mais a souvent été utilisée en dehors de son domaine de validité. Or, les deux tiers des aménagements ont été réalisés sur roche tendre argileuse, des pentes de 3 à 25 % et sur les terres privées. La majorité des paysans rejettent cette technique et refusent d‘entretenir les banquettes car elles consomment 5 à 15 % de la surface agricole utile (SAU) sans pour autant améliorer les rendements des cultures.