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Environnement, Risques & Santé

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Les inégalités de santé respiratoire entre villes : une approche géographique Volume 12, numéro 2, Mars-Avril 2013

Auteurs
Université de Lyon Faculté GHHAT UMR « environnement ville société » 5, avenue Pierre-Mendès-France 69676 Bron cedex France, Universités Paris I, Paris VII UMR « géographie-cités » CNRS 13, rue du Four 75006 Paris France

Contexte : de nombreuses études s’intéressent aux inégalités spatiales de santé à différentes échelles, mais peu comparent les situations de santé entre villes. On interroge ici l’existence de relations entre, d’une part, les différences de santé respiratoire entre les villes et, d’autre part, les différences de profils socio-économiques et environnementaux de ces villes, ainsi que leur inscription dans différents contextes régionaux et intra-urbains. L’analyse porte sur les 55 plus grandes villes françaises. Méthode : les données utilisées pour appréhender la santé concernent les hospitalisations en 2008 pour bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), les hospitalisations pour toutes causes servant de référence. Des indicateurs socio-économiques (taux de diplômés de l’enseignement supérieur, taux de chômage…) sont complétés par des indicateurs décrivant le milieu physique (températures, humidité, pollens, concentrations de polluants [NO 2, O 3 et PM 10]). Les inégalités et la ségrégation intra-urbaines sont appréhendées à travers différents indicateurs. Des analyses statistiques bi- et multivariées sont mobilisées pour analyser les données. Résultats : les analyses bivariées montrent que la plupart des indicateurs caractérisant l’organisation sociale des villes et quelques indicateurs environnementaux sont fortement corrélés au taux d’hospitalisation pour BPCO. À l’échelle interurbaine, la pollution de l’air présente une relation non linéaire avec les taux de BPCO. Le modèle de régression multiple BPCO combine des variables explicatives environnementales et socio-économiques des différents niveaux géographiques : taux de chômage à l’échelle de la région, indicateur climatique à l’échelle de la ville et enfin des indicateurs de la ségrégation intra-urbaine. En revanche, le niveau de pollution n’est plus significatif « toutes choses égales par ailleurs ». Conclusion : grâce à la prise en compte des variables à différents niveaux géographiques, ce travail exploratoire apporte un éclairage nouveau sur les relations entre les situations de santé respiratoire des villes et leurs dimensions environnementales et socio-économiques.