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Cahiers d'études et de recherches francophones / Santé

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Phospholipides plasmatiques et de la membrane érythrocytaire chez les enfants atteints de paludisme à Plasmodium falciparum Volume 19, numéro 1, janvier-février-mars 2009

Auteurs
Laboratoire de biochimie médicale faculté de médecine université des sciences de la santé BP 4009 Libreville Gabon

Objectif : Plasmodium falciparum entraîne des modifications de la distribution des phospholipides de part et d’autre de la membrane plasmique des hématies. L’objectif de ce travail était de comprendre l’action de ce parasite sur les phospholipides, qu’ils soient plasmatiques ou membranaires, en relation avec la parasitémie. Patients et méthodes : Nous avons réalisé une étude ponctuelle, du 1 er février 2007 au 30 juin 2007, à l’Unité de recherche clinique sur le paludisme du centre hospitalier de Libreville. Elle a consisté à doser les phospholipides plasmatiques et des membranes érythrocytaires chez les enfants atteints de paludisme à P. falciparum, en fonction de la parasitémie, du taux de lactates et de l’hémoglobine. Résultats : Chez les 60 enfants qui ont été inclus dans cette étude, la parasitémie moyenne était de 106 880 hématies parasitées/millilitre de sang. Dans le plasma, les phospholipides étaient à 2,6 ± 0,9 mmol/L, les lactates à 4,7 ± 3,7 mmol/L et les phospholipides membranaires à 2,7 ± 1,2 mmol/L et par 10 6 hématies. Les phospholipides de ces deux compartiments étaient positivement corrélés à l’hémoglobine (r = 0,36 ; p = 0,032) et négativement à la parasitémie (r = –0,442 ; p = 0,002). La parasitémie était positivement corrélée au taux de lactate (r = 0,527 ; p = 0,022) et négativement aux phospholipides membranaires (r = –0,542 ; p = 0,006). Le taux moyen d’hémoglobine (8,9 g/dL), témoigne d’une spoliation sanguine permanente chez les enfants étudiés, bien que pouvant être considérés comme sujets neufs vis-à-vis du paludisme. Les relations mises en évidence ici entre les phospholipides membranaires, la parasitémie et le taux de lactates reposent sur des besoins énergétiques accrus dans la cellule, mais aussi sur la nécessité de synthétiser des substances destinées à la défense cellulaire. P. falciparum induit ainsi une diminution des phospholipides plasmatiques. À partir de gammes de parasitémies plus élargies, les phospholipides plasmatiques mesurés pourraient être démontrés corrélés au taux d’hématies parasitées.