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Cahiers d'études et de recherches francophones / Santé

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Microsporidiose intestinale humaine à Bamako (Mali) : présence d’Enterocytozoon bieneusi chez les patients séropositifs pour le VIH Volume 7, numéro 4, Juillet-Août 1997

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  • Page(s) : 257
  • Année de parution : 1997

Une étude a été effectuée à Bamako chez 88 patients hospitalisés pour diarrhée chronique et/ou cachexie en vue de déterminer la prévalence de la microsporidiose intestinale. Plus de 80 % des patients avaient une diarrhée chronique et 87,5 % étaient infectés par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) et au stade clinique de syndrome d’immunodéficience acquise (sida). Des microsporidies intestinales ont été trouvées chez 32 % des patients ayant une infection par le VIH-1 ou le VIH-2 ou une co-infection VIH-1 + VIH-2. Trois patients non infectés par le VIH (27 % des séronégatifs) étaient infectés par des microsporidies. La microsporidiose représentait 50 % des parasitoses identifiées chez les 88 patients. La prévalence de la microsporidiose chez les sidéens était comparable à celle rapportée dans certains pays industrialisés mais, à la différence de ce qui est généralement observé dans ces derniers, cette parasitose affectait autant les femmes que les hommes infectés par le VIH. Elle a été diagnostiquée pour la première fois chez des patients infectés par le VIH-2. La présence de microsporidies chez plusieurs sujets adultes séronégatifs pour tout type de VIH suggère que ces parasites seraient une cause sous-estimée de la pathologie intestinale en Afrique subsaharienne. Seule l’espèce Enterocytozoon bieneusi a été mise en évidence. Sa présence a été confirmée par la microscopie électronique dans 21 % des cas de microsporidiose détectés. L’examen de dépistage des microsporidies le plus sensible était la coloration à l’Uvitex 2B des frottis de selles.