JLE

Cahiers d'études et de recherches francophones / Santé

MENU

Les urgences médicales au Centre hospitalier national Yalgado Ouédraogo de Ouagadougou : profil et prise en charge des patients Volume 12, numéro 3, Juillet - Septembre 2002

Auteurs
Département de santé publique, Faculté des sciences de la santé, Université de Ouagadougou, 03 BP 7021, Ouagadougou, Burkina Faso.

Les hôpitaux nationaux au Burkina Faso, leurs services d'urgence en particulier, sont l'objet de critiques quotidiennes. Cette étude a été réalisée au service des urgences médicales du Centre hospitalier national Yalgado Ouédraogo de Ouagadougou. Elle avait pour objectifs de décrire les caractéristiques des patients et d'évaluer leur prise en charge. Elle a consisté en une enquête transversale descriptive, conduite pendant 21 jours non consécutifs uniformément répartis sur une période de trois mois, du 25 avril au 25 juin 1997. Tous les patients qui ont consulté le service, soit 551, ont été concernés. La proportion d'autoréférence était de 50,8 %. Les patients venaient principalement de la province du Kadiogo (90,7 %), plus souvent en début de semaine (31 patients en moyenne par jour) qu'en fin de semaine (21 patients en moyenne par jour, p < 0,001). Les maladies infectieuses étaient les plus fréquentes avec les gastro-entérites (21,3 %), le paludisme (12,1 %) et les pneumopathies aiguës (10,2 %). Le délai d'attente était de zéro à 3 h 59 min avec une médiane de 8 min. Les médicaments étaient fournis par le service à 14,5 % des patients, faisant baisser significativement le délai médian d'acquisition des médicaments de 35 min lorsqu'ils étaient achetés, à 21 min (p < 0,001). Le temps d'attente des médicaments contribuait de façon significative à allonger le délai thérapeutique (rs = 0,31 ; p < 0,001) qui variait de 5 min à 16 h 19 min, avec une médiane de 56 min. L'accès aux médicaments constitue un point majeur de dysfonctionnement. Le fait que les patients doivent les acheter, d'une part allonge les délais de prise en charge et, d'autre part, augmente les dépenses, ce qui pourrait limiter l'accessibilité des soins d'urgence.