JLE

Cahiers d'études et de recherches francophones / Santé

MENU

Le programme élargi de vaccination dans les pays francophones d’Afrique de l’Ouest : tendances et perspectives Volume 1, numéro 2, Juin 1991

Auteurs
Unité de vaccinologie, OCCGE Centre Muraz, 01 BP 153, Bobo Dioulasso 01, Burkina Faso.
  • Page(s) : 109-16
  • Année de parution : 1991

A la fin des années 70, l’Assemblée mondiale de la santé fixait comme objectif d’immuniser 80 % des enfants d’ici 1990. Avec l’appui de leurs partenaires internationaux, notamment l’UNICEF, dans tous les continents, les pays ont déployé beaucoup d’efforts pour relancer les Programmes élargis de vaccination (PEV). Huit pays francophones d’Afrique de l’Ouest regroupés au sein de l’OCCGE (organisation de coopération et de coordination pour la lutte contre les grandes endémies) ont participé à cet effort mondial. A partir de 1986, décrétée année africaine de la vaccination, les phases d’accélération du PEV se sont succédées. Les nombreuses enquêtes nationales de couverture vaccinale ont permis d’apprécier le chemin parcouru. Avant 1986, une très faible proportion des enfants avait bénéficié d’une vaccination. La relance des Programmes a permis d’augmenter de façon significative la couverture. Quatre pays sur huit ont pratiquement atteint 80 % de couverture pour la vaccination antirougeoleuse chez les enfants de 12 à 23 mois, mais seulement trois d’entre eux dépassent 70 % pour la vaccination contre la poliomyélite, tandis que le BCG a été administré à plus de 78 % des enfants dans six cas sur huit. Les pays qui présentent les taux les plus faibles sont caractérisés par leur étendue géographique et leurs difficultés de communication. La couverture vaccinale des enfants à l’âge de un an est partout sensiblement moins élevée que pour la tranche d’âge des 12 à 23 mois. Après l’intense mobilisation qui a eu lieu autour du PEV, la question se pose de la poursuite des activités. La très grande attention dont a bénéficié le Programme ces dernières années, au point d’occulter parfois les autres actions de santé, va certainement être ramenée à des proportions plus raisonnables. Les questions de financement de la santé et du recouvrement au moins partiel des coûts des prestations sanitaires par les usagers, sont à l’ordre du jour. L’initiative de Bamako lancée conjointement par l’UNICEF et l’OMS va dans ce sens. Cependant, la communauté internationale doit continuer à mobiliser des ressources pour le financement des activités de vaccination.