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Cahiers d'études et de recherches francophones / Santé

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Intoxications par consommation d’animaux marins à Madagascar Volume 9, numéro 4, Juillet-Août 1999

Auteurs
Direction de la lutte contre les maladies transmissibles, ministère de la Santé, BP 460, Antananarivo 101, Madagascar.
  • Page(s) : 235-41
  • Année de parution : 2000

Les résultats d’une étude rétrospective « par autopsie verbale » sur les intoxications par consommation d’animaux marins, réalisée auprès des villageois des côtes malgaches en 1996 et 1997, sont rapportés. Ont été inclus dans l’étude 560 villages, regroupant 585 000 habitants ; 175 épisodes d’intoxications graves et 205 épisodes d’intoxications modérées ont été recensés, dont les plus anciens remontent aux années 30. Pour les intoxications graves, les requins sont le plus souvent en cause (48 % des épisodes), notamment ceux de la famille des Sphyrnidae (genre Sphyrna - requin marteau) et de la famille des Carcharhinidae, puis viennent les poissons osseux (37 %), particulièrement la famille des Clupeidae (harengs, sardinelles), les tortues (11 %) avec Eretmochelys imbricata et Chelonia mydas, et enfin les crabes (4 %). Si les signes neurologiques prédominent dans les intoxications par requin, l’association signes neurologiques et signes digestifs se retrouve dans près de 50 % des intoxications quel que soit l’animal en cause. La majorité des intoxications est survenue sur le littoral Est (provinces de Toamasina et d’Antsiranana surtout) et Sud-Ouest (province de Toliara). Les intoxications modérées sont, elles, réparties sur tout le littoral sauf sur la partie centrale de la côte Est ; les poissons osseux sont les premiers en cause (41 % des épisodes), suivis par les requins, les tortues et d’autres animaux marins (dauphins, crabes, baleines, moules, crevettes). Les signes digestifs prédominent dans ces formes-là. Plus de 50 % des personnes interrogées connaissent les risques de toxicité de certains animaux marins, en revanche moins de 20 % testent la consommabilité des poissons auprès des animaux domestiques. Ces résultats sont pris en compte pour mettre en œuvre, dans les districts du littoral, une surveillance épidémiologique renforcée et des stratégies de prévention.