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Cahiers d'études et de recherches francophones / Santé

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Impact d’une prise en charge nutritionnelle sur la mortalité d’enfants malnutris infectés ou non par le virus de l’immunodéficience humaine Volume 9, numéro 3, Mai - Juin 1999

Auteurs
IRD, 04 BP 293, Abidjan 04, Côte d’Ivoire.
  • Page(s) : 163-7
  • Année de parution : 1999

Chez l’enfant infecté par le VIH, l’amaigrissement représente une complication majeure au cours de l’évolution de la maladie. Par rapport à l’adulte et en particulier dans les pays en développement, peu d’études ont été consacrées à la prise en charge nutritionnelle de ces enfants malnutris séropositifs. L’objectif de cette étude rétrospective était donc d’évaluer, en fonction du statut sérologique vis-à-vis du VIH, l’impact d’une prise en charge nutritionnelle sur la mortalité d’enfants malnutris suivis dans une pouponnière de Côte d’Ivoire. L’analyse a concerné 193 enfants malnutris âgés de plus de 15 mois, suivis entre le 1er janvier 1994 et le 31 décembre 1996 ; 41 % d’entre eux étaient séropositifs (80/193). Chez les enfants séronégatifs, l’introduction du protocole de renutrition en 1995 a eu un effet bénéfique puisque le taux d’échec calculé en fonction de la durée du traitement a baissé de façon significative au cours des 3 années de l’étude (1994 : 130 ; 1995 : 113 ; 1996 : 26 ; p < 0,05). Dans le groupe des séropositifs, malgré une tendance à la baisse du taux d’échec, la différence n’a pas été statistiquement significative. Ces résultats confirment la difficulté de la prise en charge nutritionnelle des enfants malnutris infectés par le VIH. Les résultats d’études récentes suggèrent cependant que, associée à la renutrition par voie orale, une supplémentation globale en vitamines et minéraux pourrait améliorer ces résultats. Compte tenu de la fréquence de la malnutrition chez l’enfant séropositif, des études cliniques visant à mieux définir les modalités de sa prise en charge nutritionnelle apparaissent comme une priorité dans les pays en développement.