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Cahiers d'études et de recherches francophones / Santé

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Histoplasmose africaine à Histoplasma capsulatum var. duboisii : liens avec le Sida à propos de cas congolais récents Volume 5, numéro 4, Juillet-Août 1995

Auteurs
Service de parasitologie-mycologie, CHU de Brazzaville, BP2529, Brazzaville, Congo, Service de gastroentérologie, CHU de Brazzaville, Congo, Service des soins intensifs pédiatriques, CHU de Brazzaville, Congo, Service des maladies infectieuses. Hôpital de Makélékélé, Brazzaville, Congo, Service de pédiatrie grands enfants, CHU de Brazzaville, Congo, Service des maladies infectieuses, CHU de Brazzaville, Congo, Hôpital central des armées, Brazzaville, Congo.
  • Page(s) : 227-34
  • Année de parution : 1995

Six nouveaux cas congolais d’histoplasmose africaine à Histoptasma capsulatum var. duboisii sont rapportés. Le premier est apparu chez un enfant sérologiquement négatif pour le VIH qui est actuellement suivi depuis trois ans. L’évolution de son affection sous kétoconazole, amphotéricine B et, enfin, itraconazole s’est accompagnée de poussées suppuratives surtout cutanées, mais également ganglionnaires superficielles ou profondes. Utilisé en dernier recours, l’itraconazole a donné des résultats très satisfaisants, tant lors d’une phase aiguë qu’en traitement d’entretien, mais une rechute survenue huit mois après l’arrêt du médicament a imposé la reprise de cette thérapeutique. Trois autres cas concernent des sujets VIH présentant des formes disséminées ayant toutes été confondues avec des tuberculoses. Aucun traitement n’a pu empêcher le décès de deux d’entre eux dans les deux ans suivant le diagnostic de l’affection, et le troisième, diagnostiqué en décembre 1994, est actuellement en cours de traitement. Le cinquième cas a été perdu de vue dès le diagnostic posé, mais l’enquête rétrospective menée lors de la découverte de son décès fait fortement suspecter une immunodépression acquise. Enfin, le dernier de ces six nouveaux cas, séronégatif pour le VIH, présente des lésions osseuses importantes du rachis lombaire, associées à une plaie du thorax. La survenue en peu de temps de trois, peut-être quatre, cas d’histoplasmose africaine dans le cadre de la pathologie à VIH est un fait nouveau puisque sept observations identiques seulement avaient auparavant fait l’objet d’une publication. Nous pensons donc que cette mycose doit à présent être prise en compte dans les critères de diagnostic et de définition du Sida en zone tropicale.