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Cahiers d'études et de recherches francophones / Santé

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Grossesse et suivi médical des femmes vivant avec le VIH/sida en Guadeloupe et en Martinique : entre avancées médicales et difficultés sociales Volume 21, numéro 1, Janvier-Mars 2011

Auteur
CEPED 19, rue Jacob 75006 Paris France

Situées dans les Antilles, la Guadeloupe et la Martinique font partie des départements français les plus touchés par l’épidémie de VIH/sida. Dans ces départements, près d’une personne atteinte sur deux est une femme. Et, en Guadeloupe, une part importante d’entre elles sont étrangères (principalement haïtiennes). Une étude qualitative menée en 2009 auprès de professionnels de la santé, d’acteurs associatifs, et de femmes vivant avec le VIH/sida analyse les difficultés rencontrées par les soignants dans la prise en charge des femmes pendant et en dehors de leur grossesse, ainsi que les pratiques qu’ils élaborent pour y faire face. Du fait de l’accès aux antirétroviraux (ARV), les soignants disposent des moyens permettant de réduire le risque de transmission du virus de la mère à l’enfant. En dépit du fait qu’ils informent leurs patientes des possibilités pour une femme infectée d’avoir un enfant avec un moindre risque d’infection à condition qu’elle soit suivie et traitée, ils constatent que les grossesses sont rarement préparées en concertation avec eux. Le plus souvent, les patientes sont déjà enceintes lorsque les soignants sont informés de leur grossesse. La grossesse apparaît cependant comme un moment privilégié pour le suivi médical, les femmes étant particulièrement observantes pendant leur grossesse, dans un souci de protection de la santé de l’enfant. Après la naissance de l’enfant, les difficultés sociales et administratives d’un grand nombre de patientes constituent des obstacles au maintien du suivi médical. Afin de maintenir le suivi médical des patientes et de leurs enfants ou de retrouver les patientes « perdues de vue », les professionnels recourent à différentes pratiques reposant sur la pluridisciplinarité et la collaboration entre les services médicaux (infectiologie, gynécologie obstétrique, pédiatrie), les intervenants sociaux et les associations de soutien aux personnes vivant avec le VIH/sida.