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Cahiers d'études et de recherches francophones / Santé

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Évaluation de l’utilisation du préservatif chez les élèves du collège El Mina de Nouakchott, en République islamique de Mauritanie Volume 15, numéro 3, Juillet-Août-Septembre 2005

Auteurs
Service de médecine préventive et santé publique, Faculté de médecine, de pharmacie et d’odonto-stomatologie (FMPO), Université Cheikh Anta Diop (Ucad), BP 16 390, Dakar-Fann, Dakar, Sénégal, Ministère de la Santé et des Affaires sociales de la République islamique de Mauritanie, BP 320, Nouakchott, RIM, Institut de santé et développement (Ised), Université Cheikh Anta Diop (Ucad), BP 16 390, Dakar-Fann, Dakar, Sénégal, Service de médecine préventive et santé publique, Faculté de médecine, de pharmacie et d’odonto-stomatologie (FMPO)/Institut de santé et développement (Ised), Université Cheikh Anta Diop (Ucad), BP 16 390, Dakar-Fann, Dakar, Sénégal, Unité de statistique et informatique médicale, Faculté de médecine, 1, rue Gaston-Veil, 44035 Nantes Cedex 01, France

Introduction : dans le but de contribuer à la lutte contre l’infection à VIH/sida, cette enquête a été menée pour identifier les facteurs limitant l’utilisation du préservatif chez les élèves du collège El Mina de Nouakchott, en République islamique de Mauritanie. Méthode : cette enquête, menée au mois de mai 2004, a porté sur 711 élèves des classes de 6 e à 3 e. Les variables étudiées comprenaient une seule dépendante (utilisation ou non du préservatif) les autres, indépendantes, étant organisées en deux niveaux : le profil sociodémographique et le niveau d’information. Les données ont été saisies puis nettoyées et enfin analysées à l’aide du logiciel Epi Info version 6.04. Résultats : parmi les élèves ayant une activité sexuelle (40 %), le multipartenariat a été de 41 %, et les rapports non protégés de 38 %. L’utilisation du préservatif a été statistiquement plus fréquente chez les garçons, les marié(e)s ; ceux qui avaient plus de trois années de sexualité, avaient plus d’un partenaire, avaient assisté à des séances éducatives, pensaient que la sexualité est un sujet tabou, connaissaient une source d’approvisionnement, et avaient une accessibilité géographique et financière au préservatif. Discussion  : chez les élèves sexuellement actifs, l’utilisation du préservatif est insuffisante. Cette sous-utilisation est due à une imperfection du système de distribution qui contribue à la multiplication de la transmission, par voie sexuelle, du VIH et des autres infections sexuellement transmissibles (IST) parmi les jeunes. Aussi, pour donner aux élèves le niveau de connaissances nécessaire au changement de comportement souhaité, il faudrait : promouvoir un marketing social des préservatifs ; impliquer les autres partenaires dans la lutte conte les IST/sida ; utiliser la stratégie des « pairs éducateurs » ; et intégrer des modules de VIH/sida dans l’enseignement secondaire. Conclusion : étant donné la gravité et l’ampleur croissante de l’infection à VIH, il importe de promouvoir l’utilisation du préservatif pour une meilleure santé sexuelle et reproductive des élèves, au bénéfice de toute la population de la République islamique de Mauritanie.