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Cahiers d'études et de recherches francophones / Santé

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Étiologies de l’anémie chez l’enfant africain de 5 à 10 ans Volume 18, numéro 4, octobre-novembre-décembre 2008

Auteurs
Centre hospitalier et universitaire de Yaoundé BP 4806 Yaoundé Université de Yaoundé I BP : 1364 Cameroun, Faculté de médecine et des sciences biomédicales Université de Yaoundé I BP : 1364 Yaoundé Cameroun, Hôpital central de Yaoundé BP : 88 Yaoundé Cameroun

Afin de déterminer les causes de l’anémie chez les enfants de cinq à dix ans, une étude cas-témoin a été menée sur 210 enfants au service de pédiatrie d’un hôpital universitaire de Yaoundé au Cameroun. Un groupe « d’étude », constitué de 105 enfants cliniquement anémiés et reçus à l’hôpital, a été comparé à un groupe « témoin » identique au premier en nombre et en âge, composé d’enfants issus des mêmes quartiers urbains, mais ne présentant pas d’anémie clinique ou biologique. Un examen clinique complet, un hémogramme complet, une électrophorèse de l’hémoglobine, un taux de réticulocytes, un examen parasitologique des selles et la recherche des parasites sanguicoles ont été effectués chez chacun d’entre eux. Le taux d’hémoglobine moyen a été de 7,77 ± 1,54 g/dL chez les enfants du groupe « d’étude » contre 12,37 ± 1,23 g/dL chez ceux du groupe témoin. L’anémie (taux d’hémoglobine < 11 g/dL) a été observée chez 45 enfants (42,8 %) du groupe « d’étude » et chez aucun du groupe témoin sélectionné. Elle a été majoritairement normochrome normocytaire régénérative et fréquemment associée à un syndrome hémolytique. Seul le groupe d’étude a comporté des enfants drépanocytaires homozygotes (n = 13, soit 12,3 %). La recherche de plasmodies sanguines a été positive chez 84,7 % (n = 89) d’enfants du groupe « d’étude » contre 32,4 % (n = 34) d’enfants du groupe témoin. La fréquence globale des parasitoses digestives a été similaire dans les deux groupes (50,8 %, respectivement). La prévalence de la malnutrition protéino-énergétique a été faible dans les deux groupes sans association significative avec l’anémie. En conclusion, le paludisme et la drépanocytose jouent un rôle primordial dans la survenue de l’anémie chez l’enfant camerounais de cinq à dix ans.