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Cahiers d'études et de recherches francophones / Santé

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État bucco-dentaire d’une population d’enfants scolarisés de la région du Zou (Bénin) en 1998 Volume 9, numéro 5, Septembre-Octobre 1999

Auteurs
Laboratoire de parasitologie-mycologie, Faculté de médecine, 22, avenue Camille-Desmoulins, 29285 Brest Cedex, France, Faculté de soins dentaires, 22, avenue Camille-Desmoulins, 29285 Brest Cedex, France, hôpital Saint-Luc, Cotonou, Bénin.
  • Page(s) : 273-6
  • Année de parution : 2000

La carie dentaire, troisième fléau mondial selon l’OMS, est en constante augmentation dans les pays en développement. Son ampleur exacte n’a pas souvent été évaluée et c’est dans cette optique que s’est déroulée une enquête épidémiologique fondée sur la détermination de la prévalence des caries dentaires en milieu scolaire au Bénin. Trois cents enfants, âgés de 12 à 14 ans, tous scolarisés, urbains et ruraux ont été soumis à un examen clinique buccal avec décompte des dents cariées, avulsées et obturées (et établissement de l’indice CAO). Un interrogatoire de chaque enfant a permis de recueillir les données suivantes : sexe, niveau socio-économique, origine géographique, mode de brossage, régime alimentaire. Les résultats ont été analysés par comparaison des valeurs moyennes selon les groupes prédéfinis. L’indice CAO est égal à 0,83 et 61,3 % de la population ne présentent aucune carie. La moyenne des dents CAO s’est avérée supérieure chez les garçons, dans le groupe de niveau socio-économique faible, chez les ruraux ainsi que chez les enfants ne consommant pas de sucres rapides ; 94 % des enfants utilisaient un bâtonnet végétal comme moyen d’hygiène bucco-dentaire et 80 % d’entre eux présentaient du tartre. L’intensité de la carie s’avère encore assez faible malgré une hygiène bucco-dentaire défectueuse. Les obturations sont quasi inexistantes. Les résultats sont en totale contradiction avec les données actuelles et le rôle des médias dans ces pays est peut être actuellement complètement sous-estimé. Cependant, les résultats sont à interpréter avec prudence en raison des biais introduits dans l’étude : population très homogène, âge incertain, cours d’éducation sanitaire dans certaines écoles avant l’enquête, régime sucré et niveau socio-économique difficiles à définir.